Yougourthen Ayad est celui qui a alerté les médias en mars dernier sur le suicide de deux étudiants algériens à Paris. L'un d'eux se prénommait Youcef. Il était étudiant en master de français à la Sorbonne. Le président d'Adra (Association des Algériens des deux rives et leurs amis) le connaissait bien pour lui avoir prêté main-forte dans les moments difficiles. "Il louait une petite chambre de sept mètres carrés et ne travaillait pas depuis un certain temps. Il survivait grâce à l'argent que lui envoyait sa famille", raconte M. Ayad. Selon lui, le suicide de Youcef illustre le mal-être de beaucoup d'étudiants algériens en France. "Ils s'attendent à trouver un eldorado en arrivant ici mais ils sont vite rattrapés par la réalité. Ils sont aspirés par les méandres de l'administration et confrontés à la difficulté de travailler et de se loger", constate amèrement le militant associatif. Celui-ci déplore en particulier la grande solitude dans laquelle se retrouvent les étudiants dans la précarité. "Ils n'ont pratiquement personne à qui se tourner pour demander de l'aide", dit-il en évoquant le sort de certains qui occupent des logements insalubres et sont obligés de collectionner des petits boulots non déclarés. Comme beaucoup, M. Ayad accuse les représentants de l'Etat algérien de manquer de réactivité face à la détresse des étudiants de France. Il se demande par exemple pourquoi l'Algérie ne demande pas la révision de l'accord de 1968 avec la France pour faire annuler l'autorisation de travail demandée aux étudiants algériens. S. L-K.