Le tribunal d'Alger a rendu, hier, son verdict dans le conflit opposant le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) au ministère de la santé au sujet de la grève que ce syndicat avait commencé à observer le 18 octobre dernier. Ce verdict jugé “favorable” par le syndicat vient annuler, purement et simplement, le jugement rendu par le tribunal d'Hussein-Dey qui, saisi par le ministère de la santé le 23 octobre, avait alors ordonné l'arrêt du mouvement de protestation qui était à son sixième jour. Le tribunal d'Alger, jugeant l'affaire en appel, suite au recours introduit par le SNPSSP, a conclu en effet à “l'incompétence” du tribunal d'Hussein-Dey à ordonner l'arrêt de la grève. Le verdict porte donc uniquement sur la forme. Cela signifie que le mouvement de grève, initié le 18 octobre, n'est toujours pas jugé quant à son fond, l'affaire étant toujours “en cours” au niveau du tribunal social d'Hussein-Dey qui devra statuer sur sa légalité ou son illégalité. Le secrétaire général du syndicat, le Dr Yousfi, a réagi hier en estimant que “ce verdict vient laver quelque peu l'honneur de la Justice”, d'autant qu' “elle fait manifestement l'objet de tentatives d'instrumentalisation, en l'impliquant dans l'acharnement actuel contre le droit de grève en particulier et les libertés syndicales en général”. En effet, l'action intentée contre le SNPSSP par le ministère de la santé intervenait trois jours seulement après le Conseil de gouvernement du 20 octobre 2004 qui, rappelons-le, avait annoncé des mesures considérées comme autant d' “entraves aux libertés syndicales” et notamment en matière de droit de grève. Ces mesures allaient impliquer, selon les cas, le non-paiement des journées de débrayage, des poursuites judiciaires contre les personnes ou les structures à l'origine des mouvements de protestation, voire même le licenciement pur et simple des grévistes. Le Dr Tahar Besbès, le coordonnateur et porte-parole du Comité national pour les libertés syndicales (CNLS) avait réagi à ces mesures gouvernementales en déclarant que “ce sont les structures autonomes qui sont visées”. F. L.