Tous les syndicats du secteur de la santé se réuniront aujourd'hui afin d'examiner la situation actuelle. Le tribunal d'Hussein Dey, statuant en référé d'heure à heure, s'est prononcé, hier dans la matinée, sur la suspension de la grève observée par le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp) et ce, suite à une plainte introduite par le ministère de la Santé. En effet, alors que les grévistes tablaient sur un débrayage d'une durée illimitée, voilà que la justice se prononce en faveur du département de M.Mourad Redjimi. Comme première mesure, les ponctions sur salaire et les réquisitions commencent bel et bien à tomber, a indiqué hier le Dr.Yousfi, président du Snpssp, dans un point de presse tenu dans les locaux du syndicat. «Nous respectons la décision de la justice, mais nous refusons le fait que la grève soit arrêtée par un juge», estime l'orateur qui ajoute qu'«il existe d'autres mesures réglementaires pour mettre fin à un mouvement de débrayage». Le syndicat des praticiens spécialistes a donc été surpris par un verdict d'un tribunal qui, à en croire l'avocat du Snpssp, Me Merfoutène, «n'est pas habilité à se prononcer sur une affaire administrative». Pour étayer ses dires, Me Merfoutène explique que le référé d'heure à heure est utilisé en cas de danger éminent et permanent. Le même avocat affirme, par ailleurs, que l'affaire devrait être traitée au niveau de la chambre administrative de la cour d'Alger. A contrario, estime-t-il, l'attitude de la justice s'inscrit à contre-courant de la loi en vigueur. La requête du ministère de la Santé, ajoute Me Merfoutène, repose sur le fait que le département de Redjimi s'est dit surpris par «une grève injustifiée et illégale», au moment où la tutelle travaillait «d'arrache-pied afin de trouver un terrain d'entente avec le syndicat». L'on évoque également une menace sur la santé du citoyen. Pris en tenaille entre l'obligation de se soumettre à la décision de justice et l'observation de la grève, le Snpssp semble quelque peu tétanisé. «Nous prendrons les mesures nécessaires, une fois la notification transmise au syndicat. Le Conseil national restera en session ouverte. Nous respectons la décision de la justice, mais nous rebondirons certainement», assure le porte-parole du syndicat. Pour l'heure, les médecins spécialistes comptent faire appel dès que l'ordonnance sera notifiée. Par ailleurs, tous les syndicats du secteur de la santé se réuniront aujourd'hui au CHU Mustapha Bacha afin d'examiner la situation actuelle, jugée «catastrophique» pour les syndicats du secteur. En sus, il sied de rappeler que le Comité national pour les libertés syndicales, réuni samedi en session extraordinaire, s'est dit scandalisé au sujet «des entraves qui menacent les libertés syndicales». Il a, à cet effet, brandi, sans réserve, son soutien au mouvement du Snpssp. En définitive, le syndicat des praticiens spécialistes ne comptent pas pour autant baisser les bras, à en croire les dires de son président, M.Yousfi.