Sous pression, visiblement heurté par le comportement hostile de l'ensemble du public algérois présent au stade du 5-Juillet pour suivre la rencontre amicale Algérie-Sénégal (1-0), le sélectionneur national Christian Gourcuff a craqué en pleine conférence de presse qui a suivi le match, au point de lâcher un lapsus de taille concernant son avenir à la barre technique des Verts. "Je découvre un autre pays, je découvre un autre environnement. La sérénité ici, c'est difficile ! Il ne faut pas s'étonner que des joueurs soit nerveux. Dans le foot, il faut un minimum d'analyse et de sérénité, mais on ne peut pas manipuler l'opinion, je le vois. C'est impossible ! Le problème, ce n'est pas celui de ma personne, moi dans un mois je ne serai pas là, je serai loin, il n'y a aucun problème", a-t-il lâché. Et d'enchaîner : "Par rapport à l'échéance du mois de novembre face à la Tanzanie qui est décisive pour mon avenir comme je l'ai déjà dit auparavant", a répondu Gourcuff à une question qui concernait la discipline dans le groupe et les différents comportements des joueurs, notamment l'altercation entre Brahimi et Soudani en fin de match face au Sénégal. L'ex-entraîneur de Lorient a insisté par la suite à faire savoir à tous que sa vision du jeu de l'EN est différente par rapport à ce qu'on constate, au point de demander à un confrère de la presse algérienne qui lui a posé la question dans ce sens d'"aller changer de lunettes". "Vous avez votre vision du foot et moi j'ai la mienne et ça j'y tiendrai", affirme le technicien français. "Sur le plan de l'état d'esprit, on avait abordé ce match face au Sénégal avec plus d'agressivité, beaucoup plus concentrés. Sur le plan tactique on a réussi à faire ce qu'on cherchait à faire l'autre jour contre la Guinée, mais avec beaucoup plus d'application et de rythme. Dans l'organisation c'était parfait", a expliqué le coach national qui revient avec un mais : "De la première relance qui est déficiente qui ne permet pas de contrôler complètement un match, c'était donc par séquences". Christian Gourcuff s'est montré également très satisfait du rendement des joueurs qu'il avait choisis pour cette joute amicale face au Sénégal. "Les joueurs ont répondu présent à ce que je leur ai demandé de faire, il y avait de leur part une réaction d'amour-propre et de solidarité", dira-t-il, tout en estimant que la victoire arrachée est toutefois "anecdotique". "Si on gagne un match 1 à 0 face au Sénégal, ce n'est pas négligeable parce qu'il s'agit d'une très bonne équipe et ce n'est pas ça qui va changer le monde, comme normalement une défaite contre la Guinée ne doit pas changer l'appréciation et le comportement des gens", précise-t-il. Le coach national a précisé notamment que "plus de la moitié de l'équipe était absente lors de ces deux rencontres amicales face à la Guinée et le Sénégal, ce qui ne reste pas sans conséquences". "En défense on avait un seul rescapé Carl Medjani, ce n'est pas donc anodin de faire des matches pareils, quand on a Aïssa Mandi blessé, Mehdi Zeffane aussi, et je ne parle pas de Halliche parce que ça fait quelques mois qu'il est blessé. Faouzi Ghoulam n'a pas joué contre le Sénégal et en plus Nabil Bentaleb absent, ça fait déjà la moitié de l'équipe et ce ne sont pas des joueurs anodins non plus, il faut avoir le courage de le dire dans les analyses. à ce titre, je suis très content de la prestation de Ziti, qui s'est trouvé en difficulté en première mi-temps mais qui a fait une deuxième très courageuse, tout comme Belkaraoui qui est sorti sur blessure et qui sont à saluer, même si avec Mandi ou Ghoulam on a une autre ossature mais ça reste des joueurs qui sont au service de l'équipe nationale", a conclu le coach national. A. I.