Résumé : La dame propose à Ferroudja un travail de bonne à tout faire. Sa fille aînée se mariait et elle aurait besoin d'un sacré coup de main. Ferroudja est rassurée. Non seulement elle avait un travail mais aussi le gîte et le couvert. Ferroudja s'exécute et suit la dame. Un escalier à partir du garage leur permet d'accéder aux étages. Ferroudja, qui suivait son hôtesse dans un dédale de couloirs, ne cessait de s'émerveiller devant toutes ces belles choses qui formaient le mobilier. Mais comment font les gens pour vivre dans d'aussi vastes maisons et avoir autant de meubles ? Elle repense à la petite maison paternelle juchée sur le sommet d'une montagne et livrée au vent et à la pluie. En guise de meubles, Ferroudja ne connaissait que la petite table de cuisine et les deux canapés de la grande salle. Une petite cuisinière à gaz butane leur permettait de préparer les repas de façon un peu plus civilisée que sur l'ancien kanoune traditionnel. -Viens, Ferroudja ! La dame la tire de ses méditations. -Pose tous ces paquets dans cette pièce. C'est la chambre de ma fille Nassila. Ferroudja scrute de ses grands yeux la chambre coquettement meublée. -Elle est très belle. -Elle te plaît ? Nassila a du goût, n'est-ce pas ? La pauvre, elle va bientôt la quitter... -C'est elle qui se marie ? -Oui... c'est mon aînée. Ma seconde fille est encore très jeune. Et puis j'ai aussi deux garçons : Djamel et Wahib, 24 et 26 ans... Et toi Ferroudja quel âge as-tu ? -22 ans... Je viens de les boucler. -Comme tu es jeune ! Tu vas sûrement t'entendre avec Anissa, ma benjamine. Elle a tout juste 21 ans... Bon, laissons tout ça ici et allons dans la cuisine, les autres ne vont pas tarder à arriver. Je vais faire du café. En attendant tu vas prendre un bain... -Avec plaisir... mais je n'ai plus rien à me mettre... -Ne t'en fais pas pour ça, Ferroudja, mes filles ont un tas de fringues dont elles ne veulent plus. Ferroudja se laisse entraîner dans la salle de bain où la dame fait couler un bain chaud. Plusieurs flacons de shampooing, bain moussant gel, crème, savons, parfums... étaient déposés sur les rebords de la baignoire et sur le lavabo. -Tiens, voici un gant de toilette, un drap de bain et une serviette. Prends ton temps, je vais te ramener des vêtements. Ferroudja se dévêtit et plonge dans l'eau chaude. La fatigue, le stress et l'angoisse de ces derniers temps l'ont anéantie. Elle avait l'impression que ce bain allait la débarrasser de tous ces maux. Une délicieuse sensation s'empare d'elle. Elle saisit au hasard un flacon et se met à le humer. Cela sentait la mûre. Elle verse quelques gouttes dans l'eau qui change aussitôt de couleur. Après un moment de détente, Ferroudja se lave les cheveux et se rince à grande eau avant de s'enrouler dans une grande serviette. À cet instant, la porte de la salle s'entrouvre, et la dame lui tendit du linge. -J'espère que c'est à ta taille. Nassila adore les pantalons. Elle porte des fuseaux à la maison...Essaye un peu celui-là pour voir... Ferroudja s'habille. Le fuseau lui allait à merveille et mettait en valeur ses formes épanouies. Le pull, un peu long, lui arrivait aux hanches, mais la couleur rehaussait son teint... La femme la contemple en souriant : -Cela te va plutôt bien... Je verrais plus tard ce que je pourrais te trouver comme fringues. Les filles font le tri de leurs armoires chaque week-end. En attendant, viens, je vais te montrer ta chambre. La chambre se trouvait au fond du couloir. Elle n'était pas très spacieuse, mais était confortablement meublée et joliment décorée. Elle plut tout de suite à Ferroudja. -Comment tu trouves ta chambre, Ferroudja ? Elle te plaît ? (À suivre) Y. H.