Résumé : Dans la rue, Ferroudja est repérée par une dame aisée qui lui demande de l'aider à mettre ses achats dans sa voiture. Une fois sa tâche accomplie, elle se rend compte qu'on lui avait volé son balluchon. Compatissante, la bonne dame l'emmène chez elle. La dame la dévisage un moment, puis lui ouvre la portière de son véhicule : - Allez, monte. Je t'emmène chez moi. On verra ensuite pour le boulot. Ferroudja, après une courte hésitation, consentit à prendre place sur le siège avant. Elle ne connaissait rien de cette femme, mais elle avait le pressentiment qu'elle n'était pas entre de mauvaises mains. Cette dame lui inspirait confiance. Elle avait un air sincère qui lui plaisait et lui inspirait confiance. Le véhicule roulait à toute allure sur l'autoroute. La musique diffusée par la radio donnait à l'atmosphère cet air chaud qui manquait tant à Ferroudja. La dame sentait bon, et on devinait au premier coup d'œil qu'elle était issue d'une couche aisée. -Tu t'appelles comment ma fille ? -Ferroudja. -C'est un beau prénom. Tu es kabyle ? -Oui. -Parfait. Moi aussi je suis kabyle de par ma mère. Mon père est d'Alger, mais mon mari est kabyle aussi. -Ah !, dit Ferroudja qui ne savait quoi répondre. -Tu ne seras donc pas dépaysée Ferroudja, hein ? Ferroudja lui jette un regard interrogateur. -Oui, tu ne seras pas dépaysée, poursuit la dame, puisque tu vas pouvoir parler librement le dialecte de ton village avec mon mari et mes enfants. -Votre mari et vos enfants. Mais je... -Quoi Ferroudja ? Tu ne vas tout de même pas vivre éternellement dans la rue ! Voyons, dis-moi ce que tu sais faire. Tu as été à l'école ? -Oui. Pendant quelques années. -Tu sais donc compter, lire et écrire ? -Disons que je me débrouille assez bien. -Et que sais-tu faire d'autre ? -Un peu de tout. Le ménage, la cuisine. -Très bien. Tu pourras donc me seconder dans les travaux ménagers. -Oh oui... Oh madame. Oui bien sûr (des larmes coulaient de ses yeux). Si vous voulez bien de moi. Seulement... -Seulement quoi ? Tu penses au salaire ? -Non, plutôt à l'hébergement. -Voyons Ferroudja, tu seras chez moi. C'est très vaste chez moi, tu sais. En ce moment, j'aurais plus que jamais besoin de tes services. Ma fille aînée va se marier dans une quinzaine de jours. Avec tout le monde que je vais recevoir, j'aurais besoin d'un sacré coup de main. -Je ne vois aucun inconvénient à vous aider dans vos travaux ménagers. -Bien ma fille. C'est la providence qui t'envoie. Nous voici presque arrivées. Tu vois, c'est la villa là-bas, peinte en blanc. Ferroudja écarquille les yeux. Cette femme habitait un véritable palais au bord de la mer, à l'ouest d'Alger. La dame se dirige vers un garage dont le portail s'ouvre et se referme automatiquement. Elle serre le frein à main et arrête le moteur. -Ouf ! Quelle journée ! Tous ces achats à faire et toutes ces courses. Descends Ferroudja et viens m'aider à déposer tous ces paquets dans la chambre de ma fille. (À suivre) Y. H.