Après une belle série d'invincibilité faite de quatre matchs sans défaite dont deux victoires à domicile (RC Relizane et JS Saoura) et deux nuls méritoires en déplacement (CR Belouizdad et DRB Tadjenanet), la JSK a finalement baissé pavillon vendredi soir au stade Omar-Hamadi de Bologhine. Et si une défaite est somme toute prévisible dans l'itinéraire d'un club, force est d'admettre que, pour la JSK, c'est surtout l'ampleur de la culbute qui donne à réfléchir dans l'entourage du club kabyle. C'est que les Canaris avaient réalisé une première mi-temps de haute facture face à un Mouloudia quelque peu crispé par l'enjeu et si la JSK menait au score au terme des quarante-cinq premières minutes de jeu après une belle réalisation du buteur burkinabé sur une action lumineuse de Boulaouidat (33'), voilà que ce même joueur aurait pu doubler la mise, une minute après cette ouverture du score, lorsqu'il s'est présenté seul face à Chaouchi pour faire preuve d'égoïsme et tirer aveuglement sur le gardien mouloudéen qui avait bien fermé l'angle de tir alors que Diawara était idéalement démarqué au niveau du point de penalty face à la cage béante (34'). À défaut de "tuer" carrément le match, un second but kabyle aurait certainement donné une toute autre tournure au "classico" surtout que les camarades d'Ali Rial étaient bien en place alors que les Mouloudéens donnaient la nette impression de galérer sur le terrain à l'image d'un Aouedj timoré ou d'un Zeghdane visiblement fébrile et manquant terriblement de compétition comme le prouve le caviar qu'il a offert sur un plateau d'argent à Boulaouidat sur l'action qui a amené le but kabyle. En fait, faut-il incriminer uniquement le jeune Boulaouidat qui a le grand mérite de réussir progressivement ses débuts sous les couleurs kabyles car il faut bien admettre que d'autres joueurs kabyles auront commis un gâchis considérable en première période avec toute cette cascade d'occasions de but ratées par Boumechra (16'), Rial (25') et Diawara (44'). Et s'il faut encore rappeler que, juste après le repos, Diawara (47') et Boulaouidat (50') avaient encore buté sur Chaouchi, il faut bien admettre que dans le décompte final, ça faisait trop et les Canaris doivent encore se mordre les doigts car, en face, le MCA attendait rageusement son heure de révolte, à l'image de ce tir fracassant sur la transversale de Derrardja (55') pour réussir un beau retournement de situation et plier ensuite le match en deux temps, trois mouvements. "C'est quand même rageant de perdre un match qui était à notre portée en première mi-temps où les joueurs étaient bien en place et s'étaient créé un grand nombre d'occasions de but sans pourtant en profiter pour prendre un grand ascendant au tableau d'affichage", dira après coup Dominique Bijotat qui a dû se rendre à l'évidence que son équipe a finalement révélé, au grand jour, toutes ses limites. "C'est vrai que le MCA a réussi à revenir remarquablement dans le match en seconde mi-temps et nous n'avions pas les armes nécessaires pour faire face à la situation", dira encore Bijotat en toute sportivité, lui qui avait reconnu et répété à maintes reprises que "la JSK avait un effectif restreint et limité". En fait tout le constat est là et les Canaris ont tout intérêt à se serrer les coudes tout au moins jusqu'au mercato hivernal pour tenter de se renforcer en joueurs d'expérience avec l'espoir de colmater, d'ici à là, toutes les brèches constatées dans les trois compartiments de jeu. M. H.