Tradition oblige, le "Classico" algérien — et le vrai ! — garde toujours son charme et son cachet d'antan. Quand bien même, le Mouloudia d'Alger tout comme la JS Kabylie n'ont plus leur label et leur verve d'antan, il reste que les confrontations entre le MCA et la JSK suscitent toujours un intérêt particulier et un engouement exceptionnel. Et pour cause, ils étaient des milliers de supporters algérois et une bonne poignée de fans kabyles à avoir assiégé littéralement le vieux stade de l'ex-"Saint-Eugène" qui avait bien du mal à contenir la foule des grands jours alors que des milliers de supporters des deux camps sont malheureusement restés dehors, visiblement frustrés d'avoir raté une aussi belle empoignade surtout que les Mouloudéens, visiblement irrités par leur amère déconvenue de la semaine dernière face à la coriace formation de Tadjenanet, rêvaient d'un déclic salvateur avec l'arrivée de Méziane Ighil à la barre technique, alors qu'en face, les Canaris étaient avides de continuer sur leur belle lancée faite de quatre matches sans défaite depuis l'arrivée du coach français Dominique Bijotat. C'est dans cette optique que les Kabyles ont débuté la rencontre car, face à une équipe du Mouloudia quelque peu crispée, les visiteurs auraient pu ouvrir précocement le score, d'abord, par Boulaouidat qui ratait la reprise sur un beau centre de Diawara (32') et, surtout, Boumechra qui loupait lamentablement son tir dans les six yards sur un autre centre signé Ziti (14'). Le MCA quadrille bien la zone médiane mais c'est la JSK qui est plus audacieuse en attaque à l'image du capitaine Rial qui rate, encore, une "occasion en or" sur un joli centre de l'omniprésent Boulaouidat (25'). La première action notable du Mouloudia n'arrive qu'à la demi-heure de jeu lorsque Merzougui se présente seul face à Doukha mais ce dernier étale tout son métier pour chiper une balle de but dans les pieds de l'attaquant algérois (30'). Finalement, les efforts des Kabyles seront récompensés à la 33e minute lorsque ce sacré buteur de Diawara profitera d'un centre bien tendu de Boulaouidat qui avait profité d'une grosse bourde du revenant Zeghdane pour devancer Azzi et Chaouchi au premier poteau et ouvrir le score d'une pichenette (33'). Le MCA accuse, quelque peu, le coup et Boulaouidat rate la balle du K.-O. lorsqu'il a buté sur Chaouchi dans un angle fermé alors que son compère Diawara était idéalement placé face à la cage béante (38'). Finalement, il était dit que la JSK allait payer cher de tels ratages et regretter amèrement ce manque de réalisme. Et pour cause, le Mouloudia réussit à revenir superbement dans le match en seconde période surtout après l'incorporation de l'Ethiopien Salaheddine à la place de Aouedj dans un jour sans (46'). Après que Derrardja eut écrasé un ballon rageur sur la transversale de Doukha archibattu (51'), suivi d'un belle reprise de la tête de Salaheddine au ras du poteau (61'), le MCA finira par bénéficier d'un penalty tout à fait logique sur une grosse faute de Ziti sur Salaheddine pour permettre à Merzougui de fusiller littéralement Doukha (65'). Les Algérois venaient de renverser le cours du match surtout que, sur un long dégagement de Chaouchi, Gourmi profitait de l'absence étrange du duo central Rial-Berchiche et de l'incroyable hésitation du gardien international Doukha pour doubler la mise (78'). La JSK, qui aura montré, une fois de plus, ses limites, était déjà groggy au moment où Karaoui profitait d'un désarroi de la défense kabyle pour prendre tout son temps, à la limite de la surface de réparation et placer une balle assassine en pleine lucarne (87'). Le nouveau coach mouloudéen Ighil venait de réussir, de fort belle manière, ses débuts à la barre technique du MCA qui rêvait jalousement d'un aussi beau déclic. M. H.