L'école El-Khaldounia a été fondée en octobre 1935 par l'illustre cheikh Si Hadj Djillali Ben Abdelkrim Atba Benatba, qui a passé ensuite le flambeau à ses deux fils Bencherki et Ahmed (décédés respectivement en 1942 et en 2000). Ils ont succédé à leur père après l'obtention du diplôme de fin d'études des imams pour devenir ensuite des professeurs de grande renommée. L'école El-Khaldounia, située au centre de la ville de Chlef, avait la même importance pédagogique et culturelle que celles des grands établissements de l'époque, notamment au Maghreb ou du Moyen-Orient. Cette école est l'une des plus anciennes que compte la région du centre-ouest du pays. Selon le petit fils Moulay Atba Benatba, la medersa El-Khaldounia avait joué, des années durant, un rôle prépondérant non seulement dans l'enseignement du Coran, de la théologie, dans la formation des imams et dans le développement culturel en général, mais elle a aussi contribué d'une manière ou d'une autre à la lutte anticoloniale. "Cette école, qui était jadis d'une renommée internationale, assurait une formation riche et de qualité dans de nombreux domaines", tient à préciser Moulay Atba Benatba. Une cérémonie commémorative de ce 80e anniversaire a eu lieu en début de semaine à Chlef. Organisée par la famille Atba Benatba, celle-ci a rassemblé de nombreuses personnalités religieuses, scientifiques, hommes de culture et des chercheurs universitaires venus de plusieurs villes du pays. Ensemble, les participants ont expliqué aux jeunes comment cette école avait rassemblé et formé, dans des moments difficiles et sous la domination coloniale, des Algériens dans de différents domaines. Cet établissement que "les assoiffés du savoir et de la culture fréquentent même de nos jours, était par le passé un modèle, voire un exemple auquel le monde arabo-islamique accordait une attention particulière. Au total, pas moins de 13 promotions de 150 oulémas ont été formés par cette école quelques années seulement après sa fondation." Et d'ajouter : "On y enseignait le Coran, la science, la jurisprudence, la littérature arabe, l'histoire, la géographie et la culture générale. Cheikh Sidi Mohamed Belkebir de la zaouïa d'Adrar, Hadj Mohamed Teguia ex-ministre de la Justice, Si Hamoud Faden, Ghoulamallah ou encore Abdesselam Hadj Kadda mufti de Mostaganem figuraient parmi les brillants étudiants de cet établissement". "Chacun de ces oulémas a, de son côté, procédé par la suite, une fois avoir obtenu des mains du cheikh Ben Abdelhakem le diplôme d'enseignant qualifié, à la création d'une zaouïa au niveau de sa localité ou à défaut d'une médersa dans son propre village, notamment dans le centre-ouest du pays, et ce, afin d'assurer une continuité dans l'enseignement et dans la formation au profit des Algériens de l'époque coloniale", ont rapporté les intervenants lors de cette cérémonie. A. C.