La commémoration du septième anniversaire de la mort du cheikh Ahmed Atba Benatba, l'un des principaux et illustres oulémas de la région du centre-ouest du pays, a été significativement célébrée au courant de cette semaine à Chlef. De nombreux chouyoukh et imams, amis, élèves et compagnons du grand cheikh, ont témoigné, à cette occasion, de l'importance du rôle que le défunt avait joué durant toute son existence, notamment dans les domaines de la connaissance, du savoir, de l'histoire et de la formation des générations. Cheikh Ahmed Atba Benatba, qui vit le jour en 1916 à El-Attaf, dans la wilaya de Aïn Defla, était un historien et un religieux qui jouissait d'une extrême érudition à travers presque l'ensemble du territoire national. Descendant d'une famille de juristes et de savants, puisque son père, cheikh Djillali, a dirigé des années durant une institution religieuse qu'il avait lui-même fondée en 1902. Cheikh Ahmed disposait alors, déjà à l'âge de 16 ans, d'une capacité très importante et largement remarquée, particulièrement en matière de connaissances relatives à l'étude des oulémas islamiques de l'époque, entre autres, les imams Sidi Khelil et Malik. Les différentes étapes relatives aux travaux et autres produits intellectuels qu'il a réalisés durant tout son périple ont été toujours jalonnées de réussite, de considération et d'estime. L'école El Khaldounia, qui dispensait un enseignement de qualité dans de nombreux domaines et dont le siège existe jusqu'à aujourd'hui au centre-ville de Chlef, était un modèle, un exemple auquel le monde arabo-islamique accordait un grand intérêt. C'est en 1935 qu'il a fondé cet établissement avec son père avant de recevoir de ses mains le diplôme de fin d'études pour devenir ensuite un professeur qualifié. Au total, ce sont donc plus de six mille étudiants qui seront formés par cheikh Ahmed. Ils ne tarderont pas à servir l'Algérie comme cadres dans le domaine de l'enseignement. En 1954, la ville d'Orléans-Ville, Chlef aujourd'hui, fut entièrement détruite par un tremblement de terre ravageur. Cheikh Ahmed devait alors s'installer à Relizane, et ce, afin que sa noble mission ne soit pas interrompue. C'est pourquoi cheikh Ghoulamallah de Sidi Adda, à Relizane, mettra immédiatement à sa disposition locaux et personnel de la medersa locale. De retour à Chlef en 1962, cheikh Ahmed poursuit de nouveau et sans relâche sa carrière de formateur. Et ce n'est qu'en 1964 qu'il a acquis le mérite définitif de professeur titulaire en sciences islamiques. à partir de 1980 et après avoir séjourné trois années consécutives à Mostaganem, il rentre définitivement à Chlef et se consacrera entièrement à la formation des imams de toute la région. “Sa grande personnalité et sa remarquable modestie ont fait de lui le cheikh incontestable de son époque. Durant toute son existence, il n'a pas arrêté d'œuvrer inlassablement pour atteindre bon nombre d'objectifs, entre autres, promouvoir le patrimoine multiculturel du pays et la tolérance aux religions de l'humanité entière. Il affichait également une parfaite disposition pour répondre à toutes les interrogations relatives à la religion islamique, à la jurisprudence et à l'histoire”, témoigneront plusieurs de ses compagnons en présence de son fils Moulay et de sa fille Khadidja qui souhaitaient l'organisation d'une rencontre religieuse nationale pour débattre de l'itinéraire et des œuvres des oulémas de la région et de la situation actuelle des zaouïas et du rôle primordiale que celles-ci ont joué durant la guerre de libération nationale. Il y a huit années, cheikh Ahmed Atba Benatba nous quittait à jamais, laissant derrière lui un patrimoine historique riche et fécond qui mérite d'être minutieusement revu afin de servir aux générations futures. AHMED CHENAOUI