L'école coranique El-Khaldounia de la ville de Chlef est l'une des plus anciennes que compte la région du centre-ouest du pays. Fondée en 1935 par l'illustre cheikh Si El Hadj Djillali Ben Abdelhakem Atba Ben Atba, qui a passé ensuite le flambeau à ses deux fils Ahmed (décédé en 2000) et Bencherki en leur attribuant le diplôme de fin d'études des imams pour devenir ensuite des professeurs qualifiés. Cette école a joué un rôle prépondérant, non seulement dans l'enseignement du Coran, de la théologie, dans la formation des imams et dans le rassemblement de l'ensemble des musulmans, mais elle a aussi participé efficacement à la lutte anticoloniale. Selon des témoignages recueillis auprès du petit-fils, Moulay Atba Ben Atba, principal organisateur de la cérémonie commémorative du 75e anniversaire de la fondation de cette école, qui a réuni, au courant de cette semaine, de nombreux invités et autres personnalités religieuses et de différentes couches de la société venus de plusieurs endroits du pays, cette école, qui avait jadis une renommée internationale, assurait une formation riche et de qualité dans de nombreux domaines. «Cet établissement, que les assoiffés du savoir fréquentent même de nos jours, était jadis un modèle auquel le monde arabo-islamique accordait une attention tout à fait particulière. Au total, pas moins de 13 promotions de 150 oulémas chacune sont sorties de cette école quelques années seulement après sa fondation. On y enseignait le Coran, les sciences, la jurisprudence, la littérature arabe, l'histoire et la géographie. Cheikh Belkebir d'Adrar, Hadj Mohamed Teguia ex-ministre de la Justice, Si Hamoud Faden, ou encore Abdesselam Hadj Kadda, mufti de Mostaganem, figurent parmi les brillants étudiants de cette école. Chacun de ces oulémas a, de son côté, procédé par la suite, à la création d'une zaouïa au niveau de sa localité, ou à défaut, d'une médersa dans son propre village, notamment dans le centre ouest du pays, afin d'assurer une continuité dans l'enseignement et dans la formation au profit des Algériens de l'époque coloniale», rapporte Moulay en marge de la veillée religieuse organisée à cette occasion, où plusieurs conférences et autres causeries – qui tournaient autour de plusieurs thèmes – ont été également animées par des historiens et des imams, entre autres.