Il y avait déjà cette mémorable “déculottée” du tristement célèbre jeudi 9 octobre 2003, qui a vu le MCO perdre par forfait et par la faute de ses deux équipes monstrueusement clonées un match qu'il voulait doublement jouer face au NAHD à Bel-Abbès. Il y a eu récemment ce “scandale à ciel ouvert” d'un certain mercredi 14 juillet 2004 de funeste mémoire lorsqu'une “vraie” parodie d'une “fausse” AG élective consacra Meziane Mourad président au détriment des… lois et règlements en vigueur. L'on pourra désormais ajouter un “troisième tome” au “livre noir” de l'histoire mouloudéenne, toujours dans le registre “déshonneur” après ce qui s'est passé jeudi dernier au stade Habib-Bouakeul. Une humiliation grandeur nature comme on n'en a jamais vu et comme on n'en verra jamais plus ; un vrai cauchemar en plein jour que l'histoire retiendra, encore une fois, malgré elle, comme le plus insolite et le plus affligeant spectacle jamais produit à Bouakeul Stadium : un match arrêté à la 75' de jeu pour… manque de ballons ! Plutôt par épuisement du stock de ballons ! Incroyable… mais vrai ! Un club de la stature du MCO, qui voit une de ses rencontres à domicile arrêtée avant terme pour un… manque de moyens pédagogiques. De plus, les plus élémentaires : des ballons !!! Retour en détail sur un fait unique dans les annales du football national (et peut-être aussi mondial), l'œuvre encore une fois d'un (très) mauvais élève nommé MCO… 14h00 : l'arbitre M. Kestali donne le coup d'envoi de cette rencontre, apparemment tout à fait banale, entre un MCO en pleine confiance après sa qualification en Coupe d'Algérie et un OMR lanterne rouge, mais animé d'une farouche volonté de ne rien céder. 14h25 : Après une première alerte à la 10' de jeu par Ouala qui a raté une énorme occasion alors qu'il était face aux bois vides, l'OM Ruisseau souffle tel un vent glacial sur Bouakeul en ouvrant le score par ce même Ouala qui s'est joué de la paire Sifaoui-Ouasti dans les six mètres avant de battre Ouaman de près (0-1). 14h45 : Face à un Mouloudia local qui n'arrive même plus à aligner trois passes consécutivement, l'OMR fait le break à la 45' de jeu grâce à Hamani qui, avançant aux abords des 16 m 50 oranais et n'étant pas “attaqué” par un Ouasti, très passif sur cette action, déclenchera un tir croisé à ras de terre qui laissera Ouaman pantois. (0-2). 14h46 : Après être convaincu qu'il ne rêvait pas les yeux ouverts, le public de Bouakeul commencera alors à gronder. Une bonne partie de l'assistance “feint” de quitter les tribunes. Ouaman, pris à partie par les supporters, demande “pardon” en levant son bras gauche en direction de ces mêmes supporters, en vain. 14h47 : L'arbitre siffle la fin de la première mi-temps, “bronca” des supporters qui prennent, dès lors, quelques joueurs à partie. Le plus ciblé : Ouasti Zoubir. 15h30 : Début de la seconde mi-temps avec, de part et d'autre, aucun changement notable. 15h15 : Profitant des “couloirs” en défense, laissés par ses adversaires directs, l'excellent Hamani “embarquera” une énième fois le malheureux et inexpérimenté Sifaoui, complètement à côté de la plaque, ainsi que le méconnaissable Ouasti, véritablement dans un jour sans, pour décrocher un autre tir croisé qui est allé mourir dans le petit gauche de Ouaman (0-3). 15h16 : Passée la stupeur du troisième but encaissé, les supporters entament leur “révolution” par des injures et insultes “accompagnées” par des jets de projectiles diverses. Nouveauté : chaque ballon dégagé par un joueur et qui atterrit dans les tribunes ou gradins n'est pas rendu par les supporters. Ainsi, quatre ou cinq ballons ont connu le même sort. 15h22 : La partie s'arrête une première fois pour… une raison des plus insolites. Il n'y a plus de ballons. Le public, pour exprimer sa colère, les a tous confisqués. On jouait la 65'. Après trois minutes d'arrêt, la partie put reprendre… un ballon étant “renvoyé” des tribunes. 15h32 : Après exactement 75 minutes de jeu, la partie s'arrête de nouveau. Les supporters ont “confisqué” tous les ballons. Le banc de touche du MCO ne dispose plus d'autres ballons. Tous ceux qui ont été utilisés ont été confisqués. “Dix” diront les dirigeants mouloudéens, “quatre” ou “cinq” seulement, les contrediront d'autres. 15h40 : Constatant que rien n'a bougé d'un iota et que la situation aux abords du terrain devenait dangereuse avec les jets de projectiles, qui devenaient au fil des minutes légion. l'arbitre, ses assistants et les joueurs des deux camps se sont regroupés au milieu du terrain, attendant que les… dirigeants oranais aillent chercher, peut-être, d'autres ballons. 15h42 : Las d'attendre vainement quelque chose qui ne se réalisera, en fait jamais, le buteur et capitaine du MCO, Daoud Sofiane, se dirigea lentement, la tête basse et le moral à zéro, vers les vestiaires. “Chouchou” du public hamraoui qui scandera son nom, “Sofiano” sera le seul Mouloudéen “épargné” par le public. 15h45 : Un supporter fou furieux, qui a escaladé la grille de sécurité et pénétré à l'intérieur du terrain, s'en est pris à Sid Ahmed Zerrouki. Fort heureusement, l'intervention du service de l'ordre a fait le reste. 15h47 : Après avoir refusé de rendre les ballons aux joueurs, ce qui, apparemment, est une manière de leur dire “arrêter le massacre”, les “socios” mouloudéens, comme pour humilier un peu plus “leurs” Rouge et Blanc, ne trouvèrent rien de mieux à faire que de leur envoyer, sur le tartan de Bouakeul, deux... petits ballons en plastique. Des ballons de “gamins” ! hu-mi-liant ! 15h55 : Ayant attendu exactement 23 minutes, l'arbitre, M. Kestali, après avoir concerté le délégué M. Asnouni, siffla la fin de cette étrange rencontre, renvoyant les deux équipes aux vestiaires. Des vestiaires que les gars de l'OMR regagnèrent sous les applaudissements, alors qu'un tout autre traitement, assez similaire à un châtiment, attendait les Rouge et Blanc. Au menu : toutes sortes de projectiles, des crachats et les habituelles insultes et grossièretés. Dans les vestiaires, alors que les Algérois savouraient, dans l'intimité et le respect le plus total de l'adversaire, leur victoire mille fois méritée, du côté oranais, les responsables, à leur tête Meziane Mourad, tentaient d'expliquer l'inexplicable... A. K.