La Banque mondiale travaille actuellement avec le gouvernement algérien à l'élaboration d'un nouveau cadre de partenariat rationalisé et flexible. "Les difficultés auxquelles l'Algérie est actuellement confrontée sont principalement liées au faible niveau des prix du pétrole et aux risques d'ordre politique et sécuritaire. Elles auront pour conséquence de ralentir la croissance, de réduire l'espace budgétaire et de décourager les investissements privés et étrangers", souligne la Banque mondiale (BM), dans "une mise à jour" publiée récemment. Même si le pays adopte les mesures de rigueur proposées dans le projet de budget 2016, le gouvernement privilégiera probablement la stabilité sociale aux dépens de l'austérité. Depuis le milieu de l'année 2014, relève la Banque mondiale, l'Algérie subit de plein fouet l'effondrement des cours internationaux du pétrole qui, après être tombés à 100 dollars le baril en moyenne en 2014, devraient chuter à 58,3 dollars en 2015. La croissance économique devrait fléchir à 2,8% en 2015 contre 4,3% en 2014, sous l'effet principalement de la contre-performance du secteur des hydrocarbures (et des exportations) et de la perte de vitesse du secteur non pétrolier. La situation budgétaire et extérieure de l'Algérie restera précaire en 2015 et 2016. Après plusieurs années de bonnes performances depuis le début des années 2010, le déficit budgétaire devrait quasiment doubler pour passer de 6,2% du PIB en 2014 à 11,5% en 2015. Le pays connaît une aggravation significative du déficit du compte courant, qui s'est creusé de 4,5% du PIB en 2014 à 15,8% en 2015 selon les estimations. Et tandis que le taux d'inflation a chuté à 2,9% en 2014, la résurgence des pressions inflationnistes devrait le faire grimper à 5,5% en 2015. Le niveau élevé du chômage, qui a déjà augmenté de 9,8% en 2013 à 10,6 % en 2014, pourrait dépasser les 11% en 2015 du fait du fléchissement de la croissance ; la situation est particulièrement difficile pour les femmes et les jeunes chez lesquels il atteint 25%. "Si le gouvernement a exprimé son engagement en faveur de la création d'emplois et de la réduction des disparités régionales, cet engagement ne s'est pas encore traduit par des mesures spécifiques", constate la Banque mondiale, estimant qu'en l'absence des réformes indispensables, "l'économie algérienne risque d'être condamnée à une croissance modeste". La Banque mondiale travaille actuellement avec le gouvernement algérien à l'élaboration d'un nouveau cadre de partenariat rationalisé et flexible. "À la suite de la décision du gouvernement de s'abstenir de recourir aux emprunts extérieurs, les activités de la Banque mondiale se focalisent depuis 2006 dans la réalisation de travaux d'analyse et la fourniture de services de conseil remboursables", indique l'institution de Bretton Woods. Le dernier projet financé par la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (Bird) en Algérie a pris fin en février 2009. "La stratégie de partenariat de la Banque mondiale pour l'Algérie, qui couvrait initialement la période 2010-2014, a été étendue jusqu'en 2015 à la demande du gouvernement", indique le document, relevant que l'Algérie détient le record du nombre d'accords de services de conseil remboursables en cours dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena). M. R.