Les pays exportateurs de pétrole de la région Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan (Moanap) doivent prendre des mesures budgétaires et financières pour parer à l'épuisement de leurs «amortisseurs financiers» prévu d'ici 5 ans au plus tard, estime le Fonds monétaire international (FMI). Dans ses prévisions régionales publiées hier, le FMI recommande, notamment, à l'Algérie et aux pays du Golfe, de réduire le poids de leur secteur public et diversifier leurs sources de revenus du fait de «la contraction de l'espace budgétaire». La plupart des pays exportateurs de pétrole de la région Moanap «auront épuisé leurs amortisseurs financiers avant 5 ans, et les besoins de financement vont atteindre 1000 milliards de dollars en 5 ans», note le rapport du FMI. Tout en mettant en avant deux principaux facteurs agissant sur les perspectives économiques de la région, à savoir le pétrole et les conflits, le FMI estime que «la chute des cours du pétrole devrait se poursuivre jusqu'à 2019, et les prix devraient légèrement dépasser les 50 dollars le baril», avec une moyenne de 51,6 dollars le baril pour 2015, et pas plus de 50,4 dollars le baril pour 2016. Cette «faiblesse des cours» de la principale ressource financière pour ces pays exerce sur leurs finances «des pressions budgétaires persistantes». Le déficit budgétaire des pays exportateurs de pétrole de la même région est ainsi de 13% du PIB et de 13,9% pour l'Algérie. Analysant les politiques d'urgences lancées par les pays frappés de plein fouet par la chute des prix du pétrole, le FMI juge insuffisantes les mesures prises par certains gouvernements. «Certains pays ont commencé à se serrer la ceinture, mais des mesures crédibles de rééquilibrage budgétaires sont nécessaires», note le rapport. Il recommande, à ce propos, d'entamer «une bonne politique de recours aux amortisseurs (réserves financières) pour atténuer l'effet de la baisse des cours du pétrole sur la croissance» et de prévoir un «rééquilibrage budgétaire plus profond et durable». Aussi, note le même rapport, «les entreprises privées doivent prendre la relève comme moteur de la croissance et de la diversification», d'autant que d'ici à 2020, selon les prévision du FMI, la population active augmentera de 10 millions dans les pays Moanap exportateurs de pétrole, dont près de 3 millions de chômeurs, d'après les tendances actuelles. Le FMI table sur une croissance économique de 3% pour l'Algérie en 2015, avant de remonter à 3,9% en 2016, contre 3,8% en 2014. Globalement, dans le monde, le FMI a abaissé ses prévisions de croissance économique en estimant que le PIB mondial devrait progresser seulement de 3,1% en 2015 et de 3,6% en 2016 en raison du ralentissement chinois et de l'accès de faiblesse des autres grands pays émergents.