«Après avoir connu une période de forte croissance à un taux annuel moyen de 4,5 % entre 2000 et 2005, l'Algérie avait vu sa croissance ralentir à 1,8 % en 2006, en raison d'un net fléchissement du secteur des hydrocarbures dû à des travaux de maintenance et au repli de la demande pétrolière et gazière en Europe. La légère reprise enregistrée en 2007, avec un taux de croissance du PIB situé à 3,5 %, s'était suivie en 2008 d'un nouveau ralentissement, autour de 3 % en moyenne, provoqué par la chute des prix du pétrole au cours du dernier trimestre de l'année » relève la Banque mondiale dans un aperçu sur l'Algérie, publié en septembre 2010. La banque mondiale indique qu'en 2009, l'Algérie était le quatrième plus grand producteur de pétrole brut en Afrique et le sixième plus grand producteur de gaz naturel au monde. Le secteur des hydrocarbures représentait 32 % de son PIB (contre 45 % en 2008), fournissait 98 % de ses rentrées de devises et finançait environ 79 % des dépenses publiques totales, lesquelles s'élevaient à 39 % du PIB. Les performances macroéconomiques de l'Algérie ont pâti en 2009 de la chute des prix pétroliers. La croissance économique est tombée à 2,1 %, en raison principalement du recul de la demande énergétique mondiale. Le taux de croissance du secteur des hydrocarbures a accusé une baisse de 4,3 points de pourcentage pour chuter à 6,6 %, du fait de la baisse des prix internationaux et de la diminution des volumes de production du pétrole brut (estimée à 5 % selon les chiffres officiels). La croissance hors hydrocarbures a en revanche fortement progressé, pour s'établir à 9,2 % en 2009. «Alors que la hausse marquée du crédit privé avait fait espérer une reprise du secteur, les mesures protectionnistes adoptées en janvier 2009, avec un décret présidentiel limitant à un maximum de 49 % la part des capitaux des investisseurs internationaux dans les principales entreprises privées du pays, ont eu un impact immédiat sur les investissements étrangers directs» note la Banque mondiale. Le document relève que les mesures engagées pour libéraliser le commerce extérieur se sont également ralenties en 2008 et l'adhésion longtemps attendue à l'OMC a encore été repoussée. La Banque Mondiale reconnait que le taux de chômage est en baisse régulière depuis une décennie : de 29 % en 2000, il est tombé à 15,3 % en 2005, puis à 10,2 % à la fin de 2009. « Il reste toutefois élevé chez les femmes et les jeunes, l'inadéquation des qualifications entre l'offre et la demande du marché du travail nourrissant, par ailleurs, un mécontentement croissant chez les jeunes diplômés» souligne le document. Evoquant les évolution économique, la banque Mondiale affirme que des politiques avisées ont permis à l'Algérie de résister aux graves chocs qui ont secoué les marchés mondiaux. L'inflation a augmenté, mais elle s'est maintenue parmi les plus faibles de la région grâce à la stabilité des prix des produits énergétiques intérieurs, des subventions du blé et du lait, et de la prudence des politiques monétaires. En 2009, rappelle la Banque mondiale, l'Algérie a enregistré son premier déficit budgétaire en plus de dix ans : l'effondrement des prix pétroliers a entraîné une chute des recettes de l'Etat, ce qui a conduit à un déficit de 8,4 % du PIB. Les ressources dont dispose le pays lui permettant cependant de financer ce déficit, la politique budgétaire restera expansionniste pour la période 2010-2014. Parmi les postes de dépenses clés figurent l'investissement public (46 % du total des dépenses et 21 % du PIB), la masse salariale (19 % du total des dépenses et 8,5 % du PIB), et les transferts courants, qui se composent notamment d'importants transferts sociaux et subventions (29 % du total des dépenses et 13 % du PIB). Le budget 2010 prévoit une réduction de 2 points de pourcentage du déficit budgétaire en considérant un prix de référence du pétrole de 37 dollars par baril – sachant que les prévisions du FMI pour 2010 indiquent un prix du baril à 76,5 dollars. D'ici 2014, le déficit devrait diminuer jusqu'à 1,4 % du PIB. Le document rappelle aussi, qu'en 2005, le gouvernement algérien a pris la décision de réduire radicalement la dette extérieure du pays et de ne plus compter sur aucun bailleur de fonds extérieur, y compris la Banque mondiale. Dans ce contexte, les activités de la Banque en Algérie ont consisté uniquement dans la réalisation de travaux d'analyse et surtout dans la fourniture d'une assistance technique remboursable (ATR). « C'est donc sur cette assistance que repose la nouvelle stratégie de partenariat avec le pays (CPS) préparée pour l'exercice 2010 à la demande du ministère des Finances algérien. Le dernier projet financé par la BIRD a été clôturé en février 2009 » lit-on dans l'aperçu. Depuis 2004, la Banque a conclu sept contrats d'assistance technique remboursable, pour un montant total de 3,3 millions de dollars, dont notamment un accord conjoint BIRD-IFC avec la Banque centrale portant sur l'établissement d'une centrale des risques. Les travaux d'analyse récents comprennent une étude exhaustive des dépenses publiques et des notes d'orientation sur le marché du travail et la diversification du commerce extérieur, ainsi qu'une évaluation du climat d'investissement. En 2009, la Banque mondiale a initié la préparation de la CPS, conformément à la demande qui lui avait été formulée dans ce sens par le gouvernement algérien en décembre 2008. Les activités d'assistance technique remboursable concerneront les secteurs des finances, de l'agroalimentaire, de l'environnement, du tourisme, de l'environnement des affaires et, éventuellement, de la protection sociale. L'élaboration de la stratégie s'est appuyée sur un processus de consultations menées auprès des organismes publics concernés, du secteur privé, de la société civile et d'autres partenaires de développement, avec notamment la tenue d'un atelier le 12 janvier 2010. L'IFC (La Société financière internationale), filiale de la Banque mondiale, la dispose d'effectifs importants dans son antenne d'Alger, qu'elle partage avec la Banque mondiale. L'exercice 2010 a été marqué par une baisse de son portefeuille d'engagements en Algérie, à la suite de la clôture de deux projets. Constitué de 82 millions de dollars, ce portefeuille est actuellement composé de prises de participation dans le secteur financier et dans la cimenterie, ce dernier secteur faisant également l'objet d'un prêt.