"L'absence des administrations concernées à la rencontre des fellahs afin de trouver des solutions est la preuve de cette fuite en avant." L'absence des responsables de l'ONTA (Office national des terres agricoles), de la DSA (direction des services agricoles) et de la chambre d'agriculture à la rencontre de sensibilisation, organisée à Gdyel, a fait réagir les fellahs oranais présents à l'événement. Très remontés, ils ont fustigé les absents. "Tout le monde parle du développement de l'agriculture, mais sur le terrain c'est une autre histoire", confie le président de l'association de wilaya "Sensibilisation et développement de l'agriculture". En effet, outre le retard dans la délivrance des actes de concessions par l'ONTA, surtout dans les périmètres de Tafraoui, Aïn Turk et El-Ançor, le crédit Ettahadi est devenu une denrée rare, puisque des dossiers déposés depuis 2013 ne sont toujours pas réglés, sans oublier les EAC (exploitation agricole collective) qui ne sont pas éligibles au crédit. "La bureaucratie tue toutes les initiatives. Les fellahs sont fatigués et démobilisés face aux différents blocages", dénonce notre interlocuteur, et d'ajouter que "l'absence des administrations concernées à la rencontre des fellahs afin de trouver des solutions est la preuve de cette fuite en avant". Si l'administration des services agricoles d'Oran affirme que 70% des 6000 fellahs recensés ont bénéficié de l'acte de concession, les 30% attendent toujours, les EAC en tête, celles de la commune de Tafraoui qui a bénéficié d'importants investissements, surtout le projet d'irrigation de la plainte de la Mlata à partir de la station d'épuration des eaux usées d'El-Kerma. D'autre part, le crédit RFIG contracté auprès de la BADR ne connaît pas l'engouement des grands jours. "Seuls 80 dossiers ont été réglés à cause des conditions d'assurance exigées par la banque", précise M. M., un agriculteur de la région. Face à ces contraintes, l'agriculture oranaise est malade, et chaque jour elle perd des hectares à cause du bétonnage excessif. N.B.