Pour sa quatrième session criminelle, qui doit s'ouvrir le 15 novembre à la cour d'Oran, le tribunal criminel devra examiner trois affaires de terrorisme dont une impliquant 35 personnes poursuivies, entre autres, pour atteinte à la sécurité de l'Etat. Selon l'acte d'accusation, les deux personnes inculpées - 33 étant toujours en fuite - ont été arrêtées dans un marché de Tiaret sur la base d'informations rapportées par un citoyen ayant reconnu l'un des deux qui faisait l'objet de recherches. Les éléments de la sécurité trouveront en leur possession deux grenades défensives, des armes de poing, des munitions et de l'argent. Lors de l'interrogatoire, un des prévenus, B. Kh., avouera qu'il activait à Tizi Ouzou dans le groupe de l'"émir" Adelmalek Droukdel, anciennement leader du GSPC et chef d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) depuis 2006. Il déclarera, notamment, avoir pris part à plusieurs attentats terroristes dont l'attaque contre un véhicule de la brigade mobile de la Police judiciaire de Mekla, Tizi Ouzou, qui a causé la mort de quatre policiers en avril 2012. Il avouera aussi son implication dans une attaque contre les forces de sécurité dans la région des Aït Ouacifs, en juin 2012, qui a fait deux morts et sept blessés dont une femme. L'homme racontera que vers la fin de cette année-là, Droukdel avait décidé de l'envoyer en compagnie de son acolyte, N. B., à Tiaret, leur ville natale, avec pour principale mission de recruter de nouveaux éléments et étoffer le réseau terroriste. Durant le périple, poursuit l'inculpé, les deux voyageurs feront plusieurs haltes au niveau des katibate, dont celles de Lakhdaria et de Bouira, où ils ont participé à des actions terroristes et à délester les citoyens de leurs biens dans des faux barrages. Dans le flot des déclarations, B. Kh. évoquera une halte à Boumerdès au cours de laquelle le groupe terroriste local perd un homme, abattu par les services de sécurité, et se vengera en opérant une attaque contre un convoi de l'Armée nationale. B. Kh. a fait d'autres déclarations se rapportant aux activités du groupe de Droukdel, que son acolyte a confirmées lors de son interrogatoire. Lors du procès qui contribuera, peut-être, à lever le voile sur quelques zones d'ombre qui entourent encore le chef d'Aqmi, les deux hommes devront répondre des chefs d'inculpation d'adhésion à un groupe terroriste armé dont le but de semer l'effroi au sein de la population et créer un climat d'insécurité, atteinte à la sécurité des citoyens et apologie du terrorisme.