Pour le parti de Djahid Younsi, les annonces du chef de l'Etat quant au contenu de la prochaine révision constitutionnelle mettent à nu "la peur du pouvoir" de voir son projet rejeté par le peuple. Les réactions de la classe politique, à l'exception des partis du pouvoir ou qui lui sont proches, au message du Président, notamment dans son volet relatif à la révision constitutionnelle, se poursuivent et se ressemblent. Après le MSP, le RCD, Jil Djadid, ou encore Talaie El-Houriat, c'était hier au tour du parti islamiste El-Islah de Djahid Younsi de dénoncer ce message qui ne fait que "réaffirmer la volonté du pouvoir d'ignorer les propositions de l'opposition et son entêtement à concrétiser et à imposer son projet de révision constitutionnelle qui ne fait pas consensus". Sinon, ajoute El-Islah dans un communiqué rendu public hier, c'est un message qui exprime, en filigrane, la "peur du pouvoir quant à un refus qu'opposerait le peuple à ce projet, notamment en cette période de crise sociale et économique". D'où l'appel du parti à "l'ouverture d'un dialogue national large pour trouver le consensus et la définition des priorités de l'heure en vue de dépasser la crise qui affecte le pays sur tous les plans". Dans le même communiqué sanctionnant une réunion de son bureau politique, El-Islah se démarque, par ailleurs, des résolutions prises par le pouvoir dans le cadre de la loi de finances 2016, dont les diverses formes d'impôts, directs et indirects, imposées au peuple pour compenser les "échecs" du même pouvoir. "Nous refusons que la responsabilité des échecs du pouvoir soit imputée aux citoyens", souligne le communiqué d'El-Islah pour qui la situation de crise que traverse le pays aujourd'hui est le résultat "des décisions précipitées (du pouvoir) et de la corruption généralisée". Abordant un tout autre dossier, le parti de Djahid Younsi n'a pas manqué de rendre hommage, par ailleurs, au ministère de l'Education nationale pour avoir signé récemment une convention avec l'ensemble des partenaires sociaux dans l'objectif d'assurer la stabilité du secteur. Un exemple que le parti de Djahid Younsi souhaite voir se généraliser à tous les secteurs d'activités. C'est aussi un exemple, estime le Mouvement El-Islah, qui devrait donner à réfléchir au pouvoir pour privilégier, à l'avenir, la participation des syndicats autonomes aux tripartites et ne plus se contenter de la caution d'"un seul syndicat", allusion à l'UGTA, dont la représentativité dans le milieu du travail est "quasi inexistante". F. A.