Les différents partis, membres de ce nouveau bloc politique, se sont réunis hier à huis clos au niveau du siège du QG de Ali Benflis à Alger pour accorder leur violons. Durant cette rencontre préliminaire, chaque parti a exposé sa vision sur la révision de la Constitution. Seule la position de l'ex-candidat Ali Benflis qui chapeaute ce groupe est d'ores et déjà tranchée. Ce dernier a qualifié le projet de l'amendement de la Constitution de «diversion» doublé d'«un non-sens politique absolu». La synthèse sur les différentes visions se fera lors de la prochaine réunion. Quelle que soit la décision qui sanctionnera cette rencontre, le dernier mot reviendra au bureau politique de chaque parti. La décision définitive au sujet des consultations sera probablement tranchée lors d'une prochaine réunion. Toutefois, tout indique que les leaders de ces formations politiques s'acheminent vers le rejet des consultations du directeur de cabinet de la Présidence, Ahmed Ouyahia. Tahar Benbaïbech, président d'El Fadjr El Djadid, a affirmé que la position de son parti vis-à-vis des consultations politiques de Ahmed Ouyahia dépendra de la position que dégagera ce pôle lors de cette rencontre. Il s'agit de trancher la manière de répondre à ces consultations, dixit Benbaïbech. Notre interlocuteur déplorera, dans ce contexte, l'absence de «consensus entre l'opposition et le pouvoir» à l'image de la Conférence de consensus nationale organisée en mi-janvier 1994, qui a donné lieu à la Constitution de 1996. De son côté, le président du FAN (Front de l'Algérie nouvelle), Djamel Benabdeslam, souligne que ce rendez-vous sera suivi par d'autres réunions. Il sera aussi question de «la manière d'y prendre part». Le pôle ira-t-il en bloc ou chaque parti sera libre de prendre la décision qui lui convienne? En cas d'accueil positif, la décision finale sera du ressort du bureau politique, nous dit-on. Tout en jugeant le projet de la Constitution «en deçà des aspirations du peuple algérien», M. Benabdeslam considère comme une chose positive le fait qu'on n'ait posé aucune limite préalable au projet de révision, hormis celles relatives aux constantes nationales et aux valeurs et principes fondateurs de la société algérienne. Le défi est «d'imposer la mise en place des mécanismes et le respect des procédures à même de réaliser un vrai consensus», souligne le président du FAN. De son côté, le SG du mouvement El Islah, Mohamed Djahid Younsi, estime que la position de quelque 13 formations composant le Pôle des forces pour le changement sera «une position commune vis-à-vis des consultations politiques lancées par le pouvoir». Son parti soumettra sa vision relative à la révision de la Constitution lors de cette rencontre. El-Islah plaide pour «l'ouverture de l'ordre du jour du dialogue qui sera mené en juin avec le directeur de cabinet du président de la République.» Il est «inconcevable» qu'il soit restreint ou défini par une seule partie, nous a t-il indiqué. Outre le consensus préalable autour de ces consultations, son parti s'inscrit contre la conclusion ou la synthèse unilatérale qui sanctionnera ce processus de consultations. Le résultat doit être «consensuel également» a-t-il ajouté. En définitive, le pôle envisage de prendre langue dans les tout prochains jours avec des personnalités politiques nationales afin d'adopter une position consensuelle sur l'initiative du pouvoir.