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Me Pierre-Olivier Sur : "Inversons le chemin de Marco Polo" Il a invité les avocats algériens à s'associer avec leurs confrères français pour la conquête du marché africain
Dans un point de presse organisé en marge du Campus international d'Alger qui s'est clôturé hier, les bâtonniers d'Alger et de Paris, Abdelmadjid Silini et Pierre-Olivier Sur, ont plaidé pour le développement du partenariat entre les avocats des deux pays qui, selon leurs termes, ont la même culture juridique dite romano-germanique. Une culture qui faciliterait, a-t-on dit, les échanges et le travail commun, notamment en matière du droit des affaires. Me Sur a ainsi mesuré le potentiel du travail que pourraient se partager les avocats algériens et français s'ils misent ensemble sur la conquête du "marché africain". "Ce campus s'inscrit dans la perspective de cultiver une vieille relation entre nos deux peuples. Nous aspirons l'entretenir en regardant vers l'avenir des générations qui viennent. Cet avenir, c'est l'Afrique qui devrait abriter dans quelques décennies deux milliards d'habitants. Elle sera la locomotive de la croissance dans le monde. Les avocats véhiculent le droit qui va permettre de construire le progrès. Un progrès qui passe par la stabilité politique, l'accompagnement des financements et la redistribution équitable des ressources. Ils devront donc être le fer de lance de cette conquête et il est temps de dresser un pont transméditerranéen, entre Alger et Paris, afin de réussir ce pari", a-t-il esquissé. Me Sur, qui a mis en avant les vertus de la mondialisation en matière de droit ayant fait de Paris la plus importante place mondiale en la matière avec sa Cour internationale d'arbitrage et les milliers de cabinets anglo-saxons qui y exercent, a souligné qu'il ne faut pas craindre la concurrence. "Inversons le chemin de Marco Polo. Les entreprises asiatiques passent désormais par Paris pour aller en Afrique. Nous pouvons gagner de l'argent ensemble", a-t-il déclaré. Ce faisant, il faudrait renforcer la formation et aplanir les écueils d'ordres administratifs et réglementaires. Me Silini a insisté sur le transfert de technicité, annonçant qu'un accord sera signé à l'issue de ce campus 2015 pour la mise de la bibliothèque numérique du barreau de Paris à la disposition des avocats algériens. Une coopération qui devrait se consolider dès l'achèvement du projet en cours de numérisation des textes législatifs ainsi que la jurisprudence algérienne et qui renforcera davantage le fonds documentaire déjà à la portée des avocats des deux pays. "Nous avons également beaucoup de choses à apprendre des avocats algériens notamment en matière de charia qui constitue la référence pour beaucoup de lois surtout en ce qui concerne le statut personnel et la finance islamique", a ajouté Me Sur. Et de conclure : "Nous devrons veiller aussi au respect de la déontologie, la discipline et la sécurisation des flux financiers liés à l'activité des avocats". Quant au libre exercice de la profession, Me Silini a précisé que pour plaider, il suffit d'informer le bâtonnier et disposer d'une adresse. "Les avocats se mettront de la sorte sous la protection du bâtonnier", a-t-il indiqué. Mais, pour s'installer en Algérie, il faudrait se conformer à la réglementation et s'associer avec un cabinet algérien. "Avant l'adoption du nouveau statut de l'avocat, les étrangers s'inscrivaient au Registre du commerce et exerçaient sous la couverture de l'activité de conseil juridique. Il reste quelques cabinets qui ne se sont pas conformes à la nouvelle législation, ils devront le faire incessamment", a-t-il noté. L. H.