Le décor est planté : la capitale est inondée, des dizaines de familles sinistrées, des routes coupées et des véhicules accidentés. Les hôpitaux sont en état d'alerte. Il y a déjà 60 blessés, dont 2 graves. C'est un scénario auquel les Algérois sont souvent habitués à chaque intempérie. Hier, la Protection civile a réalisé une véritable simulation afin de détecter les lacunes dans la prise en charge de ce genre de situation et mieux gérer à l'avenir des crises du genre. C'est ainsi que la Protection civile, qui a déjà mis en place plusieurs mécanismes pour faire face aux catastrophes naturelles depuis les inondations de 2001, vient de les renforcer en lançant depuis, hier, le simulateur de gestion de crise locale. "Le simulateur de gestion de crise est un complément de ce qui se fait sur le terrain", a déclaré Abdelhamid Zerad, directeur de l'Ecole nationale de la Protection civile sise à Aïn Taya (Alger). D'après lui, pour bien gérer les catastrophes, deux cellules sont mises en place. La première est chargée de la préparation. Elle est composée des chefs de module de différents services qui sont directement concernés par la crise. La cellule a pour mission le soutien des équipes sur le terrain, en plus des éléments de la Protection civile ainsi que tous les services concernés par la gestion de la crise. "C'est une cellule d'aide à la décision et aux réflexions et de force de proposition", a ajouté Abdelhamid Zerad. Ainsi, en matière de gestion, notre interlocuteur a indiqué qu'il existait 3 niveaux : le niveau opérationnel qui est réalisé et exécuté par les équipes sur le terrain, le niveau tactique à qui incombe la mission de coordonner toutes les opérations entre les différents services et, enfin, le niveau stratégique qui est du ressort de l'autorité du wali. Le directeur de l'école a également ajouté que la principale mission de la première cellule est axée sur le "soutien opérationnel en mettant en œuvre toutes les conditions du retour à la normale et anticiper par rapport à l'évolution des événements". "L'intérêt de cette cellule est d'avoir un langage commun et une décision commune, ce qui facilitera la coordination et les échanges entre les différents acteurs sur le terrain", a encore précisé M. Zerad. Evoquant la seconde cellule, dénommée salle de situation, le conférencier a d'abord indiqué qu'il s'agit du lieu à partir duquel est gérée la crise. "Cette salle fait le lien entre le terrain et la cellule de préparation", a souligné M. Zerad. Pour sa part, le commandant Eric Dufes, de la Protection civile française, expert dans la gestion de crise, a fait savoir que "la coopération avec la Protection civile algérienne dure depuis plus de deux ans, et ce, dans le domaine de la gestion de crise", avant d'ajouter : "La Protection civile algérienne veut développer cet aspect de la coopération." Selon cet expert, la formation a connu plusieurs étapes dont la partie théorique, avant de passer à la formation d'une équipe pédagogique et enfin l'élaboration des outils nécessaires pour mettre en œuvre ce simulateur en taille réelle et l'adapter à chaque situation spécifique. D. S.