Le marché à étages qu'est en train de réaliser l'opérateur d'engineering et construction Batimétal n'offre qu'une capacité d'à peine 420 étals par rapport au nombre de 800 marchands informels. S'il était aisé d'éradiquer le marché aux puces de l'ancien parc Altairac de Boumati à El-Harrach, en revanche ça ne sera pas aussi facile que d'intégrer environs 800 revendeurs à la sauvette dans la sphère de l'économie formelle. Et pour cause, le marché flambant neuf, à deux étages, n'offre qu'une capacité d'à peine 420 étals. À en croire, M. Alik Embarek, le P/APC d'El-Harrach "la proposition d'un lot de 420 étals reste en deçà de l'attente du nombre des demandeurs d'étal, qui ira à coup sûr crescendo par rapport au nombre initial de 800 vendeurs informels dénombrés lors du recensement opéré par la direction de la concurrence et des prix (DCP) de la wilaya d'Alger, dont 90% sont issus d'autres communes avoisinantes. Outre cela, le chantier inhérent à la construction du marché, qu'est en train de réaliser l'opérateur public d'engineering et construction Batimétal pour le compte de la wilaya d'Alger, est toujours en cours. Et d'ici la réception provisoire du projet, nous avons assez de temps et toute latitude d'étudier au cas par cas pour répondre aux requêtes émises par les vendeurs informels sans pour autant confondre vitesse et précipitation. Bien entendu, la préférence ira d'abord aux vendeurs informels résidant à El-Harrach et ceux qui habitent ailleurs, sont d'ores et déjà exclus du processus d'attribution d'étal. Alors, et pour donner du crédit à la manière d'agir de l'exécutif municipal, il a été décidé d'impliquer d'authentiques Harrachis, vendeurs informel de leur état, au sein même des comités mis sur pied à l'effet d'identifier et d'élaborer le listing de leurs collègues qui exerçaient réellement au jour J du démantèlement des 800 étals de fortune du souk de Boumati. Mieux, sont à présent éconduits les salariés d'entreprises et de l'administration, eu égard à l'enquête de l'éligibilité que nous envisageons d'effectuer auprès de nos partenaires sociaux, la Cnas et la Casnos afin de débusquer d'éventuels tricheurs. C'est dire, que l'étal profitera exclusivement aux chômeurs d'El-Harrach." Autre option de conciliation, le tirage au sort reste le seul recours pour désigner l'heureux attributaire si des fois l'enchère est inférieure à la demande. Seulement et pour se faire, l'alternative doit requérir l'adhésion de toute la corporation des vendeurs informels, a précisé notre interlocuteur, qui n'exclue pas cette faculté de choix, "L'apport de comités populaires ajoute ce crédit de transparence à l'opération d'attribution d'étals. Nous voulons pour preuve, l'acquiescement, voire l'adhésion de la plupart de ces vendeurs informels qui ont souscrit à la démarche de l'autorité lors de l'éradication du marché de Boumati, au motif qu'ils s'attendaient tôt ou tard à pareille opération coup-de-poing", a ajouté le P/APC. Pour rappel, l'action d'éradiquer le souk informel, d'une superficie de 2 hectares, qui enlaidissait l'image urbain d'El-Harrach est une œuvre de salubrité publique qui a contribué à améliorer le cadre de vie des riverains qui ont tant souffert du diktat des camelots qui squattaient les trottoirs et la chaussée. Du reste, la vigilance se doit d'être constante dans le temps afin de dissuader le retour d'éventuels squatteurs, qui en amènerait probablement d'autres, a dit notre interlocuteur. Enfin, gageons que l'ancien parc Altairac de la briqueterie de Boumati, fondée en l'an 1882, n'altérera plus l'économie réelle, et qu'El-Harrach redeviendra ce holding d'affaires qui prospérait à l'aide de ses minoteries et autres unités de tuilerie et entrepôts de marchandises. Tout bien considéré, le quartier de Boumati renaît peu à peu à l'espérance d'un lieu où l'ambulance et les services de pompes funèbres peuvent désormais y avoir accès pour prêter aide et assistance au contribuable qui recouvre lui aussi ce qu'il avait perdu, notamment les réflexes d'un citadin. D'ailleurs, M. Embarek Alik n'a de cesse de nourrir l'espoir de redorer un tant soit peu le blason de l'ex-Maison Carrée, où vivent 50 000 âmes qui sont en droit d'accéder à une qualité de vie urbaine. En effet, il est temps qu'El-Harrach, la banlieusarde, en finisse avec son statut d'une ville conçue uniquement pour des voyageurs de passage, où les dortoirs ainsi que les gargotes à bon marché et les dépôts de marchandises offrent ce terrain si propice à l'émergence de l'économie informelle.