Des décisions pourraient être prises lors de la réunion, mais qui ne seraient, nécessairement, pas rendues publiques pour autant. Le désormais groupe des "seize" signataires de la demande d'audience au président de la République s'est réuni, hier, au siège central du Parti des travailleurs (PT), à El-Harrach, dans la banlieue-Est d'Alger. La réunion, entrecoupée d'un bref point de presse animé par le trio d'anciens moudjahid, Abdelkader Gerroudj, Zohra Drif-Bitat et le commandant Lakhdar Bouragaâ, a été consacrée à l'évaluation de la démarche, depuis notamment son affirmation publique. Aux journalistes, qui ont fait le pied de grue devant le siège du PT, les trois historiques ont en effet indiqué qu'il "s'agit d'une réunion d'évaluation et de concertation". À l'occasion, ils ont exprimé leur satisfaction des échos à leur démarche. Ils ont affirmé également qu'une fois faite, l'évaluation sera largement partagée. Le groupe des "seize" prévoit d'animer une conférence de presse dans les tout prochains jours. Cela étant, le conclave des "seize", qui s'est poursuivi tard dans la soirée, n'a pas affiché complet. Etant retenus, par ailleurs, a-t-on appris de bonne source, le professeur Aberkane et Me Benissad (Laddh) n'ont pas pu y assister. "Ce n'est aucunement une défection de leur part", a rassuré notre source qui n'a pas exclu que des décisions soient prises à l'issue de la réunion mais qui ne seraient pas forcément rendue publiques, tout de suite. Mercredi dernier, trois des dix-neuf signataires initiaux de la demande d'audience au président de la République ont surpris par une lettre de démarcation remise à l'Agence de presse officielle (APS). Il s'agit de Zehira Yahi, Samia Zennadi et Rachid Hadj Naceur qui ont avoué une sorte de crédulité qui les aurait piégés, eux, qui ne s'attendaient pas à ce que la démarche à laquelle ils ont souscrit suscite une si intense polémique. Interrogé par les médias, Zohra Drif-Bitat s'est refusée de les accabler, ne leur faisant même pas le reproche d'avoir manqué d'endurance. Ce n'est, en revanche, pas le cas de nombreux observateurs qui considèrent que ces trois personnalités ont cédé aux pressions énormes qu'eux et leurs familles auraient subies. Pour les observateurs, la violence dans les propos du secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, le premier à dégainer la réplique au groupe des "dix-neuf", préludait des pressions qui allaient s'ensuivre. Le 1er novembre 2015, un groupe de dix-neuf personnalités signaient une demande d'audience à Bouteflika pour l'alerter sur des décisions qui attenteraient à la souveraineté nationale et dont il ne serait pas au courant. Le lendemain, la démarche est formalisée. Le courrier est déposé auprès du directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia. Le vendredi 6 novembre, les "dix-neuf" animent une conférence de presse à l'hôtel Safir (Ex-Ale tti), à Alger. S. A. I.