Le laboratoire pharmaceutique, Lad Pharma, réserve la célébration de la Journée mondiale du diabète à une des formes de cette pathologie très répandue parmi les diabétiques mais ignorée, voire négligée par les responsables en charge du secteur de la santé en Algérie. Il s'agit de l'ulcère du pied diabétique (UPD), une des complications du diabète. Cette ulcération commence à prendre des proportions alarmantes d'année en année en Algérie. Ses conséquences sur le quotidien du malade notamment psychologiques et professionnelles sont énormes. Sa prise en charge demeure coûteuse pour le pays. Le patient atteint de l'UPD nécessite une hospitalisation qui dure longtemps et coûte cher au Trésor public. Lad Pharma s'est intéressé sérieusement à cette maladie et a pris à bras le corps cette catégorie de malades. Le laboratoire a, pour cela, jugé impératif de trouver des solutions afin de mieux soulager ces patients. D'où la naissance, il y a plusieurs années, du partenariat entre le laboratoire que dirige le Dr Djebbar Abdelkrim et son homologue cubain Heber Biotec, spécialisé dans la biotechnologie. Cette coopération a mis à la disposition de ces diabétiques le médicament qui a révolutionné le monde de la médecine : le facteur de croissance épidermique (FCE), Heberprot-P. Testé par d'éminents professeurs, chefs de service dans plusieurs établissements hospitaliers à travers le territoire national, le produit a montré des résultants plus que satisfaisants. Grâce à Heberprot-P, les malades souffrant de l'UPD ont échappé à la tragique complication, à savoir la fatidique et malheureuse amputation. Cette ulcération provoque en effet une amputation d'un pied ou d'une jambe ou d'une partie des membres inférieurs toutes les 30 secondes dans le monde. L'incidence financière d'un tel acte chirurgical est estimée à 400 millions de centimes... Les statistiques montrent que le patient trouve malheureusement la mort dans les 5 années qui suivent la deuxième amputation... ! "L'ulcère du pied diabétique est un véritable problème de santé publique compte tenu de l'ampleur que cette maladie prend d'année en année en Algérie", a expliqué le Dr Djebbar, P-DG de Lad Pharma, à l'ouverture du séminaire organisé hier à Alger par ce laboratoire. La présence des spécialistes cubains à cette rencontre, souligne-t-il, dénote de la coopération transatlantique et l'échange d'expériences entre l'Algérie et Cuba. "La molécule FCE a été enregistrée dans notre pays depuis l'année 2008 alors que la crème cicatrisante Hebermin est fabriquée localement dès 2005", tient à préciser le Dr Djebbar. L'objectif assigné à ce séminaire est de "réitérer notre bonne volonté pour l'amélioration du quotidien de ces patients et de les soulager de leurs douleurs à la fois physiques et psychologiques", a-t-affirmé. "Nous voulons les sensibiliser et leur dire que des professeurs, des médecins spécialistes et un médicament qui constitue une véritable alternative à l'amputation, existent et peuvent les aider dans le traitement de leur maladie", a-t-il indiqué. Le séminaire, a-t-il ajouté, se veut un échange scientifique entre les spécialistes et les professionnels pour le bien-être des diabétiques. Le Dr Djebbar a annoncé dans la foulée la fabrication de Heberprot-P dans les mois prochains sur un nouveau site en Algérie. La crème cicatrisante Hebermin, quant à elle, est déjà produite depuis 10 ans par Lad Pharma. À l'unanimité, les intervenants, lors de cette rencontre, ont confirmé l'efficacité du médicament Heberprot-P, dans l'évolution positive vers la guérison et la cicatrisation de l'UPD. Mieux, ce médicament a évité l'amputation à des centaines de malades. Au CHU de Bab El-Oued, pour ne citer que cet exemple, plus de 700 patients ont été sauvés de l'amputation tandis que 3 000 autres ont vu leurs lésions guéries en moins de 15 mois grâce à ce traitement, disponible uniquement, pour l'instant, dans les hôpitaux. Si l'on mesure l'importante efficience de ce médicament, les pouvoirs publics devraient, en principe, libérer sa vente au sein des pharmacies d'officines pour un accès plus large à tous les patients concernés. Les organismes de remboursement doivent également jouer leur rôle pour qu'il soit remboursable et par conséquent accessible à tous les malades. B. K.