Les chauffeurs de taxi, affiliés à l'UGTA, ont entamé, hier, un mouvement de grève illimitée à travers toute la wilaya de Béjaïa, pour protester "contre les mauvaises conditions" dans lesquelles ils exercent leur métier et contre "la concurrence déloyale" que leur livrent les clandestins, "au vu et au su de tout le monde". Leur syndicat avait, à maintes reprises, soulevé leurs revendications, mais elles n'ont pas eu d'écho, semble-t-il, auprès de la tutelle, à savoir la Direction des transports de la wilaya. Hier, des dizaines de chauffeurs de taxi en grève se sont parqués en "file jaune" tout au long de la route de Sétif. "Nous avons maintes fois alerté la Direction des transports sur les fraudeurs qui prolifèrent dans notre wilaya afin de mettre un terme à cette concurrence déloyale, en vain", nous a déclaré le secrétaire général de l'union locale de l'UGTA de Béjaïa, Abdelmadjid Belakhdar. Mais, selon notre interlocuteur, ce qui a fait monter d'un cran la colère de la corporation est "la complaisance de la Direction des transports dans le traitement réservé aux cas disciplinaires — aucune sanction n'est tombée — de chauffeurs traduits devant la commission de discipline". Pourtant, "ce sont des chauffeurs de taxi qui agissent à leur guise. Contre tout respect de la réglementation et du règlement intérieur", précise-t-il à ce sujet. Du côté de la Direction des transports, dont les responsables se sont exprimés sur les ondes de la radio locale, on soutient que la commission est composée de représentants de plusieurs secteurs, en sus de la Gendarmerie nationale et de la sûreté de wilaya. En outre, l'intervenant a précisé que le règlement intérieur ne concerne que les chauffeurs de taxi adhérant à l'UGTA. S'agissant des fraudeurs, les services de sécurité se heurtent à l'épineux problème de la fourrière, qui n'existe pas dans la commune de Béjaïa. Il y a lieu de signaler que le syndicat a été reçu par la Direction des transports pour tenter un "dénouement de la grève". L. O