A l'appel de leur syndicat affilié à l'UGTA, des dizaines de chauffeurs de taxi exerçant au centre-ville de Béjaïa ont enclenché hier un mouvement de grève illimitée pour dénoncer les conditions misérables dans lesquelles ils travaillent et réclamer une prise en charge sérieuse de leurs doléances. Les chauffeurs de taxi ont soulevé avec acuité le problème de la concurrence déloyale que leur imposent quotidiennement et en toute impunité, les «clandestins». Dans une déclaration rendue publique et transmise au wali de Béjaïa, ces protestataires déplorent l'activité des clandestins à proximité même des gares routières, au su et au vu des services de sécurité, lesquels «ne font rien, arguant l'absence d'une fourrière». A en croire ces taxieurs, le nombre de clandestins exerçant dans la commune de Béjaïa a atteint les 1600, contre 280 taxieurs seulement agréés. Par ailleurs, ces grévistes dénoncent «le laxisme» de la direction de wilaya des transports, qui, selon eux, ferme les yeux devant les dépassements de certains chauffeurs de taxi qui font fi du règlement intérieur régissant ce métier. «Nous avons adopté, à une grande majorité, un règlement intérieur pour organiser notre profession au niveau de la ville de Béjaïa. Une commission de discipline, qui renferme parmi ses membres un représentant de notre syndicat et un inspecteur général de la direction des transports, a été créée pour veiller au respect de ce règlement. Toutefois, cette commission refuse de statuer sur des cas de chauffeurs de taxi ayant transgressé ce règlement, et ce, en décrétant une amnistie générale lors de sa réunion fin octobre», a-t-on souligné. En outre, ces chauffeurs réguliers réclament la réalisation de stations de taxis dignes de ce nom afin qu'ils puissent travailler dans de bonnes conditions.