La première formation sur l'enregistrement des produits pharmaceutiques, organisée hier par l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP) au profit des journalistes, a suscité un débat sur les problèmes rencontrés par la production nationale qui connaît, malgré tout, un essor ces dernières années. Cette initiative a aussi permis aux participants de prendre connaissance de toutes les procédures prévues par la loi en vigueur pour permettre d'introduire un médicament en Algérie.Revenant sur les dispositions réglementaires, le docteur Malik Aït Saïd a tenu à souligner qu'il est temps de revoir les conditions d'accès au marché algérien qui reste le plus attractif au Maghreb, vu l'absence de contraintes. «Rien n'empêche un fournisseur étranger d'enregistrer un produit fini ou de fabriquer un médicament pharmaceutique. Aucune condition, à savoir la responsabilité pharmaceutique ou l'accréditation des organismes internationaux, tels que le FDA ou EMEA, n'est exigée. Par contre, la production nationale fait face à d'innombrables contraintes», a-t-il expliqué en souhaitant la validation des propositions faites lors de Assises nationales tenues les 16 et 17 juin pour améliorer l'environnement pharmaceutique en Algérie. Le Dr Aït Saïd a aussi relevé certaines aberrations contenues dans les arrêtés ministériels et décrets exécutifs régissant l'industrie pharmaceutique, que ce soit pour la fixation du prix, le payement à la soumission ou le traitement des dossiers. Revoir les conditions d'accès au marché «Il est irrationnel de voir que lorsqu'un producteur demande à enregistrer un produit il doit débouser 100 000 DA et pour son renouvellement au bout de cinq années, il doit payer 300 000 DA», a-t-il déploré. Pour le président de l'UNOP, le Dr Kerrar Abdelouahed, il est aujourd'hui impératif de mettre à niveau tout le cadre régissant le secteur et aller vers une modernisation globale. Il revient sur le système des prix appliqués qui représente, selon lui, une double contrainte de par la négociation avec l'autorité de santé et la marge plafonnée à 20%. «Nous ne pouvons pas développer une industrie pharmaceutique, si nous n'enregistrons pas un nombre important de produits pharmaceutiques dans des délais raisonnables. Il est aussi important de renforcer les moyens humain et matériel dans les institutions, en l'occurrence la direction de la pharmacie qui fonctionne avec le même effectif depuis plus de 10 ans», a-t-il ajouté. Et d'appeler les pouvoirs publics à engager une réflexion sur l'avenir des unités de production de produits pharmaceutiques en projet ou en cours de réalisation et qui sont au nombre de 117, sans compter les 70 unités fonctionnelles. «Il faut préparer les conditions pour l'exportation», a-t-il recommandé et de préciser qu'à l'UNOP, comme pour toute association professionnelle, «nous sommes soucieux de l'existence dans notre pays de canaux fiables pour véhiculer, à destination de nos autorités publiques, de nos hommes publics, mais surtout à destination de l'opinion publique la plus large, l'information la plus sincère et la plus actuelle sur notre activité et celle de nos membres. Cette information touche à l'importance des investissements faits et en cours, au développement de notre outil de production, aux difficultés que nous rencontrons, ainsi qu'à l'espoir qui nous anime, celui de bâtir une filière industrielle, moderne, compétitive répondant au mieux aux besoins de notre marché et à celui de la politique nationale de santé publique».