L'ambassadeur du Venezuela à Alger a expliqué que c'est par le dialogue entre tous les Etats pétroliers que l'on pourra parvenir à maintenir les cours du brut dans une bande fluctuante acceptable. Les marchés pétroliers traversent une mauvaise passe, et les pays producteurs, dont l'Algérie et le Venezuela, la ressentent. Une situation insurmontable ? Une reprise des cours du pétrole, dans les mois à venir, est possible, et le Venezuela y croit, ainsi que le souligne son ambassadeur à Alger, José de Jesús Sojo Reyes. Le diplomate vénézuélien a appelé, jeudi dernier, à Alger, à une réunion au sommet des pays producteurs de pétrole, qu'ils soient membres de l'Opep ou non, pour débattre de l'évolution des marchés, et dégager des pistes de réflexion sur la manière dont il faudrait enrayer la chute des prix de l'or noir. Jesús Sojo Reyes s'exprimait, lors d'une conférence-débat sous le thème "Perspectives vénézuéliennes sur le marché pétrolier", organisée à la faculté des sciences de l'information et de la communication de Ben Aknoun, et animée par Carlos Mendoza Potella, un expert pétrolier vénézuélien. L'ambassadeur du Venezuela à Alger a expliqué que c'est par le dialogue entre les Etats pétroliers, tous les Etats pétroliers, que l'on pourra parvenir à maintenir les cours du brut dans une bande fluctuante acceptable. Caracas veut un baril à 80 dollars, un seuil dont devraient s'accommoder les pays producteurs. Cette proposition, soutenue par l'Algérie et l'Equateur, a été en fait soumise à l'appréciation des pays arabes et latino-américains producteurs de pétrole réunis, la semaine dernière, à Riyad, en Arabie saoudite. Finalement, elle n'a pas été retenue. Le Venezuela ne perd pas, pour autant, espoir, continuant la diplomatie énergétique, discutant avec tous les pays, y compris avec une Arabie saoudite hostile à tout réaménagement des quotas de production de l'Opep. A-t-il le choix ? Jesús Sojo Reyes reconnaît qu'il y a la tourmente sur les marchés et des difficultés dans les concertations. Mais, a-t-il ajouté, les bourrasques, il faut y faire face, en se serrant les coudes, parce que nous défendons nos intérêts. Carlos Mendoza Potella a, pour sa part, souligné que les grandes puissances, les Etats-Unis d'Amérique en tête, font en sorte que les marchés continuent de se détériorer, exerçant des pressions sur certains pays, l'Arabie saoudite en fait partie, pour les contraindre à brader leur pétrole. L'expert vénézuélien s'en est pris aux et Etats-Unis et à leurs alliés, les accusant d'être à l'origine de nombreux conflits dans le monde, citant en exemple le bourbier libyen et irakien. Aussi, a-t-il appelé les pays de l'Opep à tenir tête à ces Etats là, en innovant dans les solutions de sortie de crise. Il dira, plus loin, que les Américains vont se réorienter vers les hydrocarbures conventionnels. Car, a-t-il estimé, l'exploitation des gaz de schiste dans ce pays ne pourrait pas tenir au-delà de deux ans, les techniques et les capacités dont disposent les sociétés n'étant pas très importantes. Dans le bilatéral, Carlos Mendoza a parlé de coopération accrue en matière énergétique entre Alger et Caracas, indiquant que son pays compte importer du pétrole algérien, le Sahara Blend, le mélanger à son propre pétrole, pour en faire un produit à valeur ajoutée, notamment dans le raffinage. Contrairement au brut vénézuélien, extra-lourd, le Sahara Blend est facile à raffiner. L'expert vénézuélien a, par ailleurs, ajouté que l'Algérie a réussi à développer une importante industrie gazière et le Venezuela souhaite en bénéficier.