Il y a moins de 0,5% par hectare de matière organique en Algérie, seuil en deçà duquel le sol n'est plus considéré comme agricole. Un atelier national portant sur "Les enjeux et perspective du compost en Algérie" a été initié, ce mardi, au siège du bureau de l'ONG R20, installée à Oran, regroupant de nombreux acteurs et intervenants que ce soit dans le secteur de l'agriculture, les directions dd l'environnement mais également des universitaires et des collectivités locales. L'importance de cet atelier, au-delà de l'idée d'agir pour la promotion d'une économie verte, est d'amener le monde de l'agriculture à se tourner vers des solutions durables grâce à un projet pilote. Celui-ci lancé depuis 3 mois consiste en une unité de compost, installée au CET de Hassi Bounif (wilaya d'Oran), et qui produit jusqu'à 10 tonnes de compost à partir de déchets et matières organiques et verts. La valorisation du compost, dans ce cas, se fait à partir des déchets organiques de la matière première fournie par le marché de gros d'El Kerma, soit 10 T/J de déchets de fruit et légumes et d'autres provenant de l'élagage des arbres. Ce compost, produit à partir de techniques simples, est très utile pour l'agriculture, notamment dans notre pays où les paysans sont montrés du doigt pour l'utilisation jugée excessive d'engrais chimiques. L'une des animatrices de l'atelier, chargée de formation au sein du R20 d'Oran, dira : "Nous voulons faire comprendre aux agriculteurs qu'ils doivent changer d'attitude et qu'ils acceptent l'issue obligatoire du recours au compost pour retrouver des sols riches. C'est le compost naturel bio qui produira des sols fertiles, ne faisons pas les mêmes erreurs qu'à l'étranger". Ce sont des universitaires, s'appuyant sur des notes du CNES qui montreront l'enjeu économique qui est en train de se jouer pour l'avenir, et d'évoquer cette situation alarmante à savoir : l'aggravation de la pauvreté des sols en Algérie ainsi que leur perte en fertilité organique. Conséquences : il y a moins de 0,5% par hectare de matière organique, seuil en deçà duquel le sol n'est plus considéré comme sol agricole. Ajoutez à cela la diminution des Surfaces agricoles utiles (SAU) qui est passée de 0,80 ha/ habitant en 1962 à 0,20 en 2010. Une régression qui ne cesse de progresser faisant de l'Algérie le pays le moins doté en sols agricoles de tout le sud de la Méditerranée. Pour les intervenants, il y a bien urgence à penser une autre agriculture pour notre pays. D. L.