Mohamed El-Ghazi a évoqué la saturation dans la Fonction publique, mais a rappelé l'engagement du gouvernement à développer le secteur économique public et privé, créateur de richesses et d'emplois "Nous ne tolérons plus de recrutement dans la Fonction publique." L'annonce a été faite, hier, par le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El-Ghazi, lors de la rencontre nationale des directeurs de l'emploi de wilaya, organisée au niveau de son ministère à Alger. Le premier responsable du secteur a expliqué cette décision par la "saturation que connaît aujourd'hui la Fonction publique". Dans ce cadre, Mohamed El-Ghazi a précisé que "le recrutement dans l'administration a atteint ses limites et que la Fonction publique est saturée", avant d'ajouter que cette dernière compte 2,5 millions de travailleurs, alors qu'elle n'a besoin que de 1,5 million d'employés. Lors de son intervention, le ministre a indiqué qu'un simple calcul permettrait de comprendre l'ampleur du problème. "Si nous faisons un calcul simple, nous nous rendrons compte que le secteur emploie plus que la demande. Nous avons un surplus d'un million d'employés", a souligné El-Ghazi qui considère, désormais, qu'il n'est plus tolérable d'ouvrir de nouveaux postes. "Nous ne tolérons plus l'ouverture de nouveaux postes après les départs à la retraite dans le secteur classique", a encore déclaré M. El-Ghazi. Cette déclaration survient dans un contexte marqué par la rationalisation des dépenses publiques, conséquence de la chute du prix du baril du pétrole. Cependant, le premier responsable du secteur du travail se veut rassurant quant à la volonté de l'Etat de renforcer et d'encourager l'emploi productif. "Le gouvernement a décidé, malgré la diminution des ressources, de maintenir et de renforcer les dispositifs de promotion de l'emploi salarié et d'appui à la création d'activité et d'encourager encore davantage l'investissement productif générateur d'emplois", a souligné M. El-Ghazi. Il a, également, recommandé de s'orienter vers le secteur économique, générateur d'emplois. Dans ce contexte, le ministre n'a pas manqué de divulguer quelques chiffres. "En 2015, 84% des recrutements ont eu lieu dans le secteur économique public et privé... Le BTPH a absorbé le plus de placements, avec près de 32% de janvier à octobre dernier", a indiqué le ministre. Le bilan de l'emploi, pour les dix premiers mois de l'année, fait ressortir une baisse de la demande d'emploi de 8,5% par rapport à la même période en 2014. La demande d'emploi émanant de la tranche d'âge des 16 à 24 ans a plus que doublé, passant de 260 500 en 2010 à 586 311 en 2014, soit un accroissement de plus de 125%. Le rapport révèle, également, que l'emploi se féminise de plus en plus. En effet, la part des femmes dans la demande est passée de 19,4% en 2010 à 30% en 2012, et à plus de 28% en 2014. Durant les dix premiers mois de l'année en cours, le tiers des demandes a été déposé par les femmes. Autre révélation, la proportion des cadres et cadres supérieurs dans la demande globale est passée de 11% en 2010 à 19,8% en 2014 et à 22% en 2015, ce qui confirme la tendance à la hausse du chômage des diplômés dans le pays. Le ministre du Travail a rappelé, par ailleurs, que "la question de l'emploi et de la lutte contre le chômage est placée au cœur de notre politique de développement et constitue une nouvelle approche visant davantage à promouvoir la diversification de l'économie, afin de se libérer de la dépendance vis-à-vis des hydrocarbures". D. S.