Le metteur en scène met en valeur, certes, une histoire millénaire qui se passe dans l'immensité du désert, mais surtout s'applique à démontrer que le legs est en fait une civilisation qui a donné tant à l'humanité. Dans le cadre de la 7e édition du Festival culturel national du théâtre amazigh de Batna, le Théâtre régional de Batna présentera une nouvelle production pour cet évènement incontournable des habitants de l'Aurès. Cette œuvre du TRB a été confiée à une jeune et talentueuse équipe, à sa tête le metteur en scène Ramzi Gueja, (il a participé à la précédente édition, en tant que comédien, d'ailleurs, il s'est distingué par son talent et son jeu dans un théâtre considéré "nouveau" le théâtre amazigh). Amghar d-tamoulkelt (l'ancien et la belle) est une belle histoire où se mélangent l'amour, la méfiance, le doute et l'impossible. C'est une nouvelle du romancier libyen, Brahim Kouni, et une inspiration et adaptation du docteur Benaïcha. Quelque part dans le grand pays des Touareg, un ancien est à l'agonie, après avoir vécu toute sa vie à protéger, aider et conseiller ses protégés de la même tribu. Au moment où il allait rendre l'âme, un esprit malveillant ou bienveillant lui propose un deal : lui redonner vie, mais à condition que cela reste un secret inviolable. L'ancien accepte. Belle comme une fée, la fille d'une tribu voisine fait son apparition, une danseuse comme il n'y en a pas deux et l'ancien tombe sous son charme. Un malheur frappe la tribu dans l'immense désert, les braves et vaillants cavaliers meurent comme par malédiction. D'où vient ce malheur, est-ce le fait d'avoir prolongé la vie de l'ancien ? À partir de ce moment, le doute s'installe et commence l'intrigue. Le metteur en scène, conseillé par le brillant Ben Brahim Fouzi, met en valeur, certes, une histoire millénaire qui se passe dans l'immensité du désert mais surtout s'applique à démontrer que le legs est en fait une civilisation qui a donné tant à l'humanité, à l'exemple de "Le petit prince", de Saint Exupéry et qui est passée par là. Ramzi Guedja tient une histoire au dénouement improbable : à lui de nous la faire aimer, mais surtout démontrer sa portée universelle, comme toute histoire d'amour. Les jeunes comédiens viennent de plusieurs régions du pays : Hassiba Aït Jbara (Tizi Ouzou), incarne le rôle de la belle du désert, Kamel Zerrara (l'ancien), le guérisseur ou druide du village, Hichem Guergah, Loubna Naoui l'épouse de l'ancien (Souk Ahras). Amghar d-tamoulkelt est une pièce où se mélangent les variantes amazighes (chaouie, kabyle...) pour prendre une vraie dimension amazighe. La scénographie est de Hamza Jabla et la musique signée Hacene Lamara.