Au théâtre régional de Batna, le programme du mois du quatrième art se poursuit. Avant-hier, c'était au tour du théâtre de la capitale des Aurès de monter sur scène. 25 troupes de théâtre venues des différentes régions du pays, entre coopératives, associations, théâtre régionaux et le théâtre national prennent part à ce rendez-vous. Au programme de cette huitième soirée, une pièce qui a fait coulé beaucoup d'encre et de larmes de rire, Zid nzidlek, qui pourrait se traduire par en veux-tu, en voilà. D'après l'œuvre d'Abdallah El Bassiri, Le jeu du roi et du vizir, Zid nzidlek, mise en scène par Faouzi Ben Brahim, a au départ été jouée en chaoui, lors du dernier Festival national culturel national du théâtre amazigh. Le succès était au rendez-vous puisque elle a décroché pas moins de 5 prix dont celui de la meilleure mise en scène. On ne change pas une équipe qui gagne et du chaoui on passe au parler algérien, derja, pour savoir si l'effet est le même. Et sans surprise, lors du dernier Festival national du théâtre professionnel (FNTP) d'Alger, le spectacle a fait un tabac et a été très favorablement accueilli par le public et le jury, puisque Faouzi Ben Brahim s'est vu attribuer le prix de la meilleure mise en scène, et Ramzi Gueja qui interprète le rôle principal a reçu le prix de la meilleure interprétation masculine. Ce comédien prometteur campe dans la pièce le rôle d'un P/APC sinistre et corrompu. Quelque part, sans préciser le lieu, un chapiteau de cirque est dressé au milieu de la scène, des clowns discutent de leur misère et de l'injustice qu'ils subissent de la part les tenants du pouvoir locaux. Le monde est un cirque et les personnages passifs ne sont que des pantins aux mains de corrompus. D'un autre côté, un chef d'APC comique qui se fait appeler «raïs» entouré par son équipe, où un faux intellectuel côtoie un derviche qui se veut homme de religion et interprète des rêves. Grace à l'interprétation d'un rêve fait par le maire, le raïs et ses acolytes ont pu savoir que les citoyens ne sont pas contents et qu'un vent de mécontentement et de soulèvement et éminent. Que faire ? Le recours aux méthodes les plus basses, la triche au vu et au su de tout le monde, l'arnaque, le mensonge, les fausses promesses... le tout dans un moule comique, hilarant, au grand plaisir des présents venus nombreux cette nuit au Théâtre régional de Batna. Présente lors de cette soirée comme les précédentes d'ailleurs, la directrice du Théâtre régional de Batna, Mme Tighaza, n'a pas caché sa satisfaction quant à la prestation de l'ensemble des comédiens, mais aussi et surtout la forte présence des citoyens, en particulier les familles.