Le Parlement de Caracas est passé entre les mains de l'opposition, qui a remporté 99 sièges sur les 167 en jeu, lors des élections législatives qui sonnent comme une fin de l'ère du Chavisme au Venezuela. En effet, la coalition de l'opposition qui s'est rassemblée autour de la Table de l'unité démocratique (MUD) s'est assuré la majorité parlementaire, même s'il reste encore 22 sièges en ballotage face au Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) du président Nicolas Maduro qui n'a eu que 46 sièges. La victoire de l'opposition marque un virage historique après seize ans de règne sans partage du PSUV qui a été porté au pouvoir par le défunt président Hugo Chavez en 1999. Si elle obtient les deux sièges lui manquant pour atteindre une majorité des trois cinquièmes, la coalition victorieuse disparate, de la gauche à la droite dure, pourrait lancer une motion de censure contre le vice-président ou l'un des ministres. Elle veut adopter au premier semestre 2016 des réformes économiques et une amnistie pour les 75 prisonniers politiques qu'elle recense. Mais dans ce régime présidentiel, elle devra lutter pour exercer un contre-pouvoir face au chavisme (du nom de l'ex-président Hugo Chavez), M. Maduro pouvant limiter les prérogatives du Parlement, qui entrera en fonctions le 5 janvier, au risque toutefois d'entraîner des protestations. Malgré les craintes de troubles dans l'un des pays les plus violents au monde, marqué en 2014 par des manifestations ayant fait officiellement 43 morts, la journée électorale s'est déroulée dans le calme et avec "une participation extraordinaire" de 74,25%, selon le Conseil national électoral. Immédiatement après, Nicolas Maduro, 53 ans, a reconnu la défaite du PSUV, lors d'une allocution télévisée. "Nous sommes venus avec notre morale, avec notre éthique pour reconnaître ces résultats adverses, pour les accepter et pour dire à notre Venezuela que la Constitution et la démocratie ont triomphé", a déclaré l'héritier politique d'Hugo Chavez, élu peu après la mort de son mentor en 2013. Mais il a confié recevoir cette défaite comme "une gifle". L. M./Agences