La protestation déclenchée samedi au niveau de trois différentes régions de Bouira s'est propagée à d'autres localités hier. Les émeutiers, pour la plupart des jeunes, ne cessent d'exprimer leur ras-le-bol quant à la cherté de la vie. Leur colère explose suite aux récentes augmentations des prix du gaz butane et du gasoil, décidées par le gouvernement. Hier encore, les habitants de Saïd-Abid, notamment les jeunes, avaient bloqué la RN18 au niveau de leur village par des blocs de pierre et des troncs d'arbre. Les revendications sont identiques : le prix élevé du gaz, le chômage et le manque de moyens. Le maire de cette localité, M. Larbi, s'est déplacé sur les lieux pour discuter avec un groupe de jeunes qu'il a convaincus quant à la réalisation de certains projets. Ils ont même fixé leur choix quant à l'entreprise qui s'occupera des travaux VRD ; néanmoins, ces travaux ne peuvent être lancés avant le branchement du gaz de ville à proximité du stade déjà achevé. Si le groupe semble convaincu des promesses faites par la municipalité, pour d'autres ce n'est que la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. “Comment peut-on payer une bonbonne de gaz butane à 300 DA alors que nous rasons les murs ?” s'est interrogé l'un d'eux. “Nous sombrons dans la mal vie et manquons cruellement de moyens. Et pour couronner le tout, les transporteurs décident d'augmenter le prix du ticket de transport”, ajoutera-t-il dépité. Le vent de la protestation a gagné la localité de Sidi Yahia située à une quinzaine de kilomètres de Aïn Bessem. La population a bloqué la route reliant cette région à Aïn Bessem. Par ce geste, elle dénonce l'augmentation des tarifs de transport en commun générée par l'augmentation des prix du gasoil et du gaz butane, produits très prisés par les populations rurales en saison hivernale. Les habitants du village Abbas-Boudjenan, 11 km à l'est de la ville de Bouira, avaient bloqué la circulation aux usagers de la RN5. Ils exigent le gaz de ville et protestent contre les augmentations des tickets de transport. Si la protestation semble se propager, les interpellations ont aussi commencé. Selon nos sources, 31 personnes ont été arrêtées à Aïn El-Aloui après que cette commune eut connu des émeutes au cours desquelles des édifices publics ont été saccagés. Les citoyens exigent leur libération sans aucune condition. A. D.