Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a quitté lundi Gaza pour la Cisjordanie, après six jours de discussions avec le Hamas et d'autres mouvements radicaux en vue de les rallier à un cessez-le-feu, tandis qu'Israël restait dans l'expectative. Des rencontres sécuritaires israélo-palestiniennes doivent se tenir incessamment, a-t-on indiqué hier de source militaire à Tel-Aviv. La radio publique israélienne a, de son côté, fait état d'une rencontre devant réunir hier le commandant de l'armée israélienne dans la bande de Gaza, le général Aviv Kochavi et le chef des services de sécurité palestiniens à Gaza, Moussa Arafat. Cette rencontre devrait porter sur le déploiement de forces de la police palestinienne dans le sud de la bande de Gaza. M. Abbas a déjà déployé depuis jeudi près de 2 000 policiers palestiniens dans le nord de la bande de Gaza, dans des zones proches de la frontière avec Israël. Dans le même temps, après avoir mené des tractations avec les divers groupes armés palestiniens dans la bande de Gaza pour les rallier à l'idée d'une trêve dans les attaques contre Israël, M. Abbas a annoncé dimanche dernier l'imminence de celle-ci. Il avait affirmé à son arrivée, mardi dernier, à Gaza qu'il ne partirait pas avant d'avoir conclu un accord sur un arrêt des attaques anti-israéliennes. Il est, toutefois, reparti sans avoir annoncé officiellement un tel accord, tout en faisant preuve d'un certain optimisme. “Le dialogue national palestinien a fait des progrès significatifs et nous allons parvenir très rapidement à un accord sur le cessez-le-feu”, avait affirmé dimanche soir M. Abbas, en qualifiant de “minimes” les divergences entre les divers groupes armés palestiniens. Les mouvements Hamas et Jihad islamique ont eux aussi fait état d'un rapprochement des positions. “Nous sommes convenus en principe d'un accord sur des questions importantes, et les divergences se réduisent”, a ainsi affirmé Mouchir Al-Masri, un porte-parole du Hamas. Selon des sources proches de la présidence palestinienne, M. Abbas a quitté la bande de Gaza “avec un engagement du Hamas et des autres groupes palestiniens à observer une trêve et à lui donner une chance pour obtenir un engagement du côté israélien”. Le député Ziad Abou Amr, qui participe aux négociations avec les mouvements radicaux palestiniens, a, de son côté, indiqué que “les parties palestiniennes sont convenues de ramener le calme et attendent de voir si Israël est prêt à répondre, puis à observer la trêve”. Le numéro deux du cabinet, le travailliste Shimon Pérès, s'est félicité des “efforts énormes” de M. Abbas. “Nous devons l'aider à avancer en direction des objectifs qu'il s'est assignés et à progresser dans des conditions extrêmement difficiles”, a-t-il dit. M. Pérès a préconisé qu'Israël noue le dialogue avec les Palestiniens et essaye d'améliorer leurs conditions de vie, notamment en levant des barrages routiers et en retirant ses troupes des villes de Cisjordanie où l'Autorité palestinienne serait prête à assurer la sécurité. Sur le front diplomatique, le secrétaire d'Etat adjoint américain chargé du Proche-Orient, William Burns, devait se rendre hier au Proche-Orient en Egypte, dans les territoires palestiniens et en Israël, pour des entretiens sur l'avenir du processus de paix dans la région, a indiqué le département d'Etat. En Cisjordanie, des bulldozers israéliens ont entamé lundi la construction d'un des tronçons les plus controversés de la barrière de séparation au sud de la grande colonie juive d'Ariel, après une pause de huit mois sur ordre de la Cour suprême.