En dépit de l'absence de répondant du côté d'Ariel Sharon, le président de l'Autorité palestinienne confirme jour après jour sa volonté de relancer le processus de paix. Opérant sur le terrain, à travers le déploiement de trois mille policiers palestiniens dans le nord de la bande de Gaza pour empêcher les tirs de roquettes et les attaques contre Israël, Mahmoud Abbas mène en parallèle des discussions avec les mouvements radicaux. Ainsi, au refus du Premier ministre israélien de s'asseoir à la table des négociations et sa persistance à répondre par la violence aux actions de la résistance palestinienne, Abou Mazen répond par des actes concrets. Le désormais second du gouvernement Sharon, Shimon Pérès, apprécie la manière d'agir du patron de l'OLP. Pour lui, “les premiers pas de Mahmoud Abbas sont impressionnants, non seulement dans ses discours, mais aussi sur le terrain”. Le leader travailliste a sans aucun doute usé de son influence au sein du cabinet israélien pour la reprise des contacts entre les deux parties. Même si officiellement Israël refuse de reprendre les négociations de paix, la collaboration avec les Palestiniens sur le plan sécuritaire a été réactivée. L'inattendu message de vœux d'Ariel Sharon à Mahmoud Abbas et à Ahmed Qoreï, le Premier ministre palestinien, à l'occasion de l'Aïd El Adha, dans lequel il souhaite que la région entière jouisse de la paix et de la prospérité laisse penser qu'un réchauffement des relations est en train de s'opérer graduellement. La réouverture du terminal de Rafah, fermé depuis le 12 décembre 2004 à la suite de l'attentat, qui avait coûté la vie à cinq soldats israéliens, est perçu comme un autre signe de détente de la part de Tel- Aviv. Il faut dire que Abou Mazen ne chôme pas depuis son investiture pour montrer au monde toute la bonne volonté qui l'anime pour aboutir à la paix. Depuis mercredi dans la bande de Gaza, il maintient la pression sur les factions radicales pour leur arracher une trêve dans leurs actions armées contre le territoire israélien. Selon le porte-parole du Hamas, Mouchir Al Masri, les discussions avec Mahmoud Abbas avancent dans “une direction positive”. Le FDLP et le FPLP prêts à un cessez-le-feu Les responsables du Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP) et du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) se sont déclarés prêts, hier, à un cessez-le-feu conditionnel avec Israël, à l'issue d'entretiens à Gaza avec le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas. “Nous avons examiné (avec M. Abbas) tous les problèmes, y compris l'idée d'un cessez-le-feu avec Israël, et nous indiquons que ce cessez-le-feu doit être mutuel et qu'Israël doit stopper ses agressions”, a indiqué aux journalistes un des chefs du FDLP, Salah Zidane. Les Brigades des Martyrs d'Al-Aqsa, groupe armé lié au Fatah de Mahmoud Abbas, ont, auparavant, affirmé samedi être prêtes à “un cessez-le-feu mutuel” et conditionnel avec Israël, tandis que M. Abbas doit encore rencontrer à Gaza les responsables du mouvement islamiste Hamas, pour tenter de les rallier à une trêve dans les violences, après quatre ans et demi d'Intifadha. K. A.