Les courts-métrages ne sont diffusés ni sur les chaînes de télé ni dans les salles de cinéma. Après le départ, en mai dernier, de Nadia Labidi, l'auteur et ancien directeur de la Bibliothèque nationale, Azzedine Mihoubi a pris les commandes du secteur culturel. Depuis son arrivée, le ministre encourage la production cinématographique à travers la réouverture des salles de cinéma, et l'installation de nouveaux festivals, notamment celui du film méditerranéen d'Annaba et du film arabe primé de Constantine. Malgré cet engouement le cinéma algérien reste absent et médiocre. De gros budgets ont été consacrés à la réalisation de plusieurs films mais, au final, ils font un bide. D'un autre côté, même quand la qualité est au rendez-vous, le "suivi" est aux abonnés absents. Ainsi les courts-métrages ne sont diffusés ni sur les chaînes de télé, ni dans les salles de cinéma. De leur côté, les longs-métrages 100% algériens, sont plus visibles à l'étranger, dans des festivals que dans notre pays. Concernant les productions qui ont fait parler d'elles cette année, on peut citer : L'Oranais de Lyes Salem et Madame Courage de Merzak Allouache. Outre la qualité des films, ces deux réalisations ont fait du bruit et ce, en provoquant, chacune dans son registre, une vive polémique, pour des raisons plus politiques que culturelles. Après avoir obtenu divers prix à l'étranger et participé à de nombreux festivals internationaux, Lyes Salem, devait projeter son dernier film L'Oranais au Festival d'Ashdod en Israël. Cette décision avait suscité beaucoup d'indignation chez les internautes et les cinéphiles, qui considéraient cette initiative comme une "trahison" de la part du réalisateur. Pris au dépourvu, Lyes Salem qui croyait que l'"art n'avait pas de frontière et qu'il permettait de faire bouger les lignes", a vite retiré son film du festival, et de plus, il a adressé une lettre d'excuse publique. Le père d'Omar guetlato, Merzak Allouache, a subi le même "sort", lors de l'annonce de la projection de Madame Courage au Festival du cinéma de Haïfa (Palestine occupée). À cet effet, le ministre de la Culture Azzedine Mihoubi, dans une conférence de presse en marge de l'ouverture de l'année universitaire des établissements sous tutelle du ministère, a tenu à préciser que l'Etat a droit de regard sur les œuvres financées par l'Algérie. Ce "constat" est loin d'être convaincant car la plupart de ces réalisations qui ont du succès à l'international subissent un total mépris des responsables algériens. Ainsi, quand ils ne s'alignent pas sur la "vision officielle", les cinéastes se retrouvent "lynchés" et accusés de tous les maux. À propos de l'œuvre de l'année, c'est incontestablement, le documentaire Fi rassi rond-point du jeune réalisateur Hassen Ferhani. La fin 2015, a été très bénéfique pour lui. Avant d'être projeté en avant-première en Algérie, dans le cadre du festival du film engagé, où il a obtenu le grand prix du documentaire, le réalisateur s'est vu attribuer de nombreux prix dans des festivals internationaux, entre autres à Turin, à Tunis, ou encore à Marseille. Pour 2016, espérons que le 7e art soit gratifié de belles réalisations, loin de toute médiocrité et polémique. H. M.