Des centaines de personnes ont pris part, jeudi, à la cérémonie de recueillement organisée, à l'appel de la fédération du FFS de Tizi Ouzou, sur la tombe du dernier chef historique de la révolution, Hocine Aït Ahmed, dans son village natal, Ath-Ahmed. Il était 11h. La placette du village Ath-Ahmed, à 6 km du chef-lieu communal d'Aït Yahia, grouillait déjà de monde. Une longue file de véhicules s'était formée sur les bas-côtés de la route sur plus d'un kilomètre avant l'entrée de ce petit village d'à peine 200 habitants. Des responsables, locaux et nationaux, des militants et des sympathisants du FFS, ainsi que de nombreux anonymes étaient présents à cette cérémonie qui se voulait un premier hommage du parti à cet homme qui a marqué, de son engagement, la grande épopée de la libération du pays, et de son opposition, l'histoire post-Indépendance de l'Algérie. Sur la tombe du "zaïm" - comme surnommé par ses partisans - une montagne de fleurs - des gerbes, des couronnes et des bouquets - témoigne du nombre de visiteurs qui se sont rendus, durant la semaine, sur cette placette. "Le flux de visiteurs est le même chaque jour. Ils viennent de partout. Il y a même des bus", confirme un habitant. Sur la place, un important groupe de femmes psalmodiait de façon ininterrompue. "Elles viennent des villages environnants, elles se relayent depuis l'enterrement et elles ne comptent pas s'arrêter de sitôt", explique un autre habitant. À 12h, deux gerbes de fleurs sont déposées - par des élus locaux, pour la première, et par des députés et des sénateurs du parti, pour la seconde - sur la sépulture du défunt. Un groupe compact, qui s'est avéré être des militants de la fédération de Sétif, a tenu également à déposer une gerbe de fleurs. L'émotion n'a pas manqué d'être à ce rendez-vous avec la mémoire de l'homme contraint à 50 ans d'exil après avoir grandement contribué à libérer son pays. Devant la foule regroupée autour de la tombe, le premier secrétaire fédéral du FFS à Tizi Ouzou, Farid Bouaziz, prend la parole et déclare : "Je profite de cette occasion pour remercier tous ceux qui ont contribué à l'organisation des funérailles de Hocine Aït Ahmed. Il était, certes, difficile de contenir toute la foule, ces centaines de milliers de personnes venues l'accompagner à sa dernière demeure, mais ses funérailles se sont déroulées comme il les a souhaitées. Il a souhaité des funérailles populaires, il voulait que ce soit son peuple qui l'enterre et son vœu a été exaucé et, ainsi, la date du 1er janvier 2016 restera à jamais gravée dans la mémoire de tous les Algériens." Samir LESLOUS