Le conseil politique de Jil Jadid, réuni vendredi dernier en session ordinaire, a rejeté "tant sur le fond que sur la forme" le projet d'amendement de la Constitution, accusant "le pouvoir de chercher, encore une fois, à gagner du temps, en provoquant un débat constitutionnel pour lequel il n'a plus aucun crédit ni légitimité à organiser". L'instance du parti affirme aussi qu'"après cinq années de tâtonnements et de négociations occultes, le pouvoir impose aujourd'hui au pays une Constitution de crise du régime". Jil Jadid estime que les amendements proposés sont de trois ordres. D'abord, celui du "désaveu", en ce sens que "monsieur Bouteflika avait gravement attenté à la légalité constitutionnelle en 2008 lorsqu'il s'est offert une présidence à vie. Il reconnaît de fait avoir eu tort (...). Sa situation personnelle l'oblige également à redonner au Premier ministre les prérogatives qu'il avait subtilisées". Ensuite, celui de "la tentation de séduction", en expliquant qu'"officialiser à contrecœur tamazight et l'institution d'une commission de contrôle des élections sans indépendance sont avancés pour tenter de briser la cohésion et la solidarité de l'opposition". Et, celui de "la propagande" : "Au lieu d'une Constitution qui régule la vie institutionnelle et les libertés, l'Algérie a droit à une Constitution de propagande par l'ajout d'une multitude d'‘articles-programmes'". Intervenant suite à cela, Soufiane Djilali a tenu à expliciter que "certaines propositions contenues dans l'avant-projet de révision de la Constitution relèvent beaucoup de la propagande". Soufiane Djilali a soutenu que le Président étant absent pour assumer la paternité de cette Constitution, il est à s'interroger si ce ne sont pas "les gens qui s'apprêtent à lui succéder qui ont confectionné une Constitution sur mesure". Le président de Jil Jadid lance un appel à l'opposition pour la confection d'une Constitution consensuelle entre les partis qui sont parties prenantes de la plateforme de Mazafran. Amar R.