Le président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie a décliné, hier, quatre grands chantiers qu'il compte mener pour imposer cette institution dans le paysage économique algérien. Les présidents des Chambres de commerce et d'industrie (CCI), réunis hier en assemblée générale ordinaire à l'hôtel El-Aurassi (Alger), ont profité de la présence du ministre du Commerce pour réitérer la sempiternelle revendication du statut de leurs institutions. Cette revendication fait partie des quatre grands chantiers que le président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci), Laïd Benamor, compte réaliser en collaboration avec les différentes CCI. Boualem Aliouat, professeur d'économie, qui a présenté le programme 2016 du président de la Caci, indique que l'économie nationale est confrontée aujourd'hui à une chute brutale et durable des cours des hydrocarbures. Cette baisse des prix du pétrole modifie considérablement le modèle économique du pays, qui, du coup, s'engage depuis quelque temps, avec une volonté affichée, dans une stratégie de diversification des activités, où le secteur privé, et donc la Caci, devrait jouer un grand rôle. Laïd Benamor veut faire des Chambres de commerce de véritables accompagnateurs de chefs d'entreprise et un observatoire qui pourrait alimenter les pouvoirs publics en information. Mais pour accomplir pleinement cette mission, la réorganisation des Chambres, par un changement des statuts qui les régissent, s'avère indispensable, pour donner à ces institutions plus de souplesse et de pouvoir de décision. Le président de la Caci compte développer une politique active d'incitation à l'innovation collaborative avec une mise en réseau de toutes les Chambres et des opérateurs économiques sur le territoire national. M. Benamor mettra sur pied un programme, "Global Business Discovery", qui amènera les présidents de Chambre à découvrir dans différents pays et différentes entreprises les meilleures pratiques dont pourrait bénéficier l'économie algérienne, à l'instar de la Chine, la Suède, l'Espagne, l'Allemagne, Dubaï et la Silicon Valley. M. Aliouat a évoqué une compétitivité défaillante à l'international des entreprises algériennes, quasi absentes d'un certain nombre de zones à travers le monde. Le quatrième chantier, très important, concerne la formation et l'accompagnement. Concernant la formation, au-delà de la mise à niveau des ressources humaines, il s'agira de favoriser les intentions entrepreneuriales et des vocations de business développement dans le respect des règles du marché. L'accompagnement, pour sa part, est aussi un domaine important car "l'un des grands problèmes de l'Algérie est précisément la mortalité des entreprises", relève Boualem Aliouat. Le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb, a souligné la volonté du gouvernement de "redynamiser les Chambres de commerce et d'industrie", indiquant qu'il fait partie "de ceux qui souhaiteraient que les statuts changent". M. Belaïb estime qu'il "faut agir très vite pour que le système de Chambres de commerce puisse disposer sur le plan financier d'une plus grande autonomie". Le ministre estime que les Chambres de commerce tiendraient leur crédit, essentiellement, par rapport à leur efficacité de l'intégration et l'adhésion du monde de l'industrie et du commerce. M. Belaïb a annoncé qu'une nouvelle liste de 6 à 7 produits agricoles et industriels, soumis au régime des licences, sera publiée durant cette semaine. Meziane Rabhi