Résumé : Nawel passe une mauvaise nuit. Au petit matin, elle s'habille hâtivement pour sortir. Salima lui fait remarquer qu'elle était toute débraillée, ce qui mettra ses nerfs à rude épreuve. Pour le comble, elle ne connaissait pas l'adresse de Nabil. Ce dernier la contacte enfin. Il avait passé la nuit à l'hôpital. Nabil avait une voix enrouée et semblait fatigué : -Pas moi, c'est Malia. Elle nous avait fait une crise d'appendicite, alors que nous étions en train de dîner. Heureusement que j'étais là pour l'emmener aux urgences. -Oh ! Je suis désolée, tu aurais pu m'appeler tout de même. -Je ne pouvais le faire, j'avais oublié mon portable à la maison. -Et comment va Malia ? -Assez bien. On a dû l'opérer immédiatement. Grâce à Dieu, elle est hors de danger. Le médecin m'a certifié que dans deux jours tout au plus, nous pourrons la ramener à la maison. Nawel pousse un long soupir : -Je me doutais bien que quelque chose était arrivé. Aussi pessimiste que je suis, tu penses bien que j'ai imaginé le pire. Je voulais même m'habiller pour me rendre chez toi. -Ah ! Et tu ne l'as pas fait ? -Non. Pour la simple raison que je ne connais pas l'adresse. Elle soupire encore : -Je suis dans mon véhicule justement. Je me demandais si je devais me rendre à ton cabinet pour avoir de tes nouvelles. -Tu n'aurais trouvé personne de si bon matin. Il s'interrompt pour demander : -Tu es déjà sur pied ? -Oui. Tu penses bien que je ne pouvais attendre davantage, j'ai même eu une prise de bec avec Salima qui me reprochait mon réveil matinal. -Pauvre Salima, elle a fait les frais de ta mauvaise humeur. -Tu peux le dire. -Et maintenant, où te trouves-tu ? -Toujours dans mon quartier. -Je suis certain que tu n'as pas pris ton petit-déjeuner. -Non. Et toi non plus je suppose. N'aimerais-tu pas qu'on aille prendre un café quelque part ? Je n'ai pas l'habitude de me pointer à la rédaction aussi tôt. -J'allais justement te le proposer. Je serais à mon cabinet dans un petit quart d'heure. Si tu veux passer. -Parfait, à tout de suite. Nawel démarre et se traite de tous les mots. Elle regrettait déjà la scène qu'elle avait eue avec Salima, et se reproche d'avoir dévoilé son inquiétude à Nabil. Mais tout compte fait, il fallait bien qu'il sache qu'elle n'était pas de marbre ! Tant pis s'il a deviné qu'elle nourrissait des sentiments à son égard. Il l'attendait au seuil de son cabinet. Elle remarque tout de suite son air las et ses yeux éteints. Tout comme elle, il avait subi l'impact d'une nuit d'angoisse. Cependant il la devance pour lancer : -Tu n'as pas l'air très en forme ma chère amie. Je suis vraiment désolé de t'avoir causé du tracas. Elle hausse les épaules : -Je ne suis pas belle à voir certes, mais cela t'apprendra à me laisser sans nouvelles. -Je pensais que tu n'étais pas aussi accro à mes coups de fil. -Si, figure-toi. Je suis devenue même dépendante de cet appareil qu'on appelle le téléphone mobile. Il rit : -Bien. Je vais tenter de me racheter. Désormais, je t'appellerai à chaque heure de la journée. Ne trouve surtout pas de prétexte pour éteindre ton téléphone. -Je ne pourrais rien te promettre. Mais sache une chose Nabil : je ne suis pas de celles qui aiment jouer à cache-cache. -Eh bien nous sommes quittes, car je ne suis pas trop fort à ce jeu. -Alors pour commencer, j'aimerais rendre une petite visite à Malia. -Je n'y vois aucun inconvénient. Tu pourras m'accompagner en fin de journée si cela te dit. -Bien sûr. Je veux faire la connaissance de tes enfants Nabil. Mais comment vas-tu me présenter à eux ? -Comme une amie. Cela ne te gêne pas ? -Non, bien sûr que non. Je ne vois pas d'autres qualificatifs d'ailleurs. Il allait répondre, lorsqu'un coup de klaxon les fera sursauter. Un camion les dépasse en trombe et Nawel a dû user de tout son savoir- faire pour se déporter rapidement sur le bas-côté de la route. Elle avait eu bien chaud, et Nabil remarque la sueur qui perlait à son front et ses mains tremblantes : -Ce n'est rien. Ce chauffard est passé. Veux-tu que je prenne le volant ? -Non, cela ira. Au fait, je voulais m'arrêter non loin d'ici. Il y a un petit café dans les parages. Elle bifurque vers une agglomération et s'arrête devant la devanture d'une cafétéria. La journée passe rapidement. Nawel avait assisté à la réunion du menu et au bouclage du journal, avant de remonter dans son bureau où elle s'enferme pour le reste de la journée. Elle ne devait retrouver Nabil que dans deux heures, et elle en profitera pour se maquiller et se recoiffer afin de se donner l'air d'une femme du monde. Elle avait ajusté ses vêtements, et déposé quelques gouttes de parfum sur son cou. Malia était une jeune adolescente, et doit aimer les jolies femmes. Elle ne voulait donc pas faire mauvaise impression devant elle. En attendant, elle appelle Salima pour s'excuser de la scène du matin, et lui promet de rentrer tôt pour faire honneur à son dîner. (À suivre) Y. H.