Résumé : Nawel décide de prendre du recul et de ne pas appeler Nabil. Il lui avait confié l'histoire de sa vie, mais était-ce la vérité ? Ou voulait-il seulement titiller sa sensibilité ? Il était peut-être encore marié et heureux dans son foyer. N'y tenant plus, elle tente de le contacter, en vain. Nabil ne répondait pas à ses coups de fil. La nuit s'allongeait, et le matin tardait à se lever. Nawel sentit une pression dans sa poitrine. Nabil n'avait pas l'habitude de refuser ses appels. Il répondait à la première sonnerie et semblait toujours heureux d'entendre sa voix. La jeune femme se met à faire les grands pas dans sa chambre. Elle jette un coup d'œil anxieux à son réveille-matin, et tente encore une fois de joindre son ami. La sonnerie retentit sans succès. Elle décide alors de s'habiller et de se rendre chez lui. Tant pis, elle n'avait pas d'autre choix. Soudain, elle s'arrête et porte la main à sa bouche : elle ne connaissait pas son adresse ! Elle n'avait jamais pensé à lui demander où il résidait. Il lui avait révélé que ses enfants vivaient auprès de sa mère. Et lui, vivait-il avec eux ? Ou bien avait-il pris un appartement pour se sentir plus indépendant ? Elle se rassoit sur son lit et se met à réfléchir. Nabil finira bien par donner signe de vie, se dit-elle. On était au beau milieu de la nuit, et au petit matin elle saura ce qu'il y a lieu de faire...De toute manière, elle ne pouvait faire mieux. Peut-être avait-il tout simplement oublié son téléphone au bureau ou dans son véhicule. Ses yeux s'alourdirent. Elle se rallongea sur son lit et s'endormit pour se réveiller quelques heures plus tard, le ventre tordu par l'angoisse. Que se passe-t-il ? Pourquoi paniquait-elle ? Elle se rappelle alors Nabil et saute sur ses pieds. Il faisait grand jour, et Salima était déjà dans la cuisine. Nawel s'habille rapidement et prend son sac. Elle allait quitter les lieux lorsque sa sœur l'interpelle : -Nawel, déjà levée ? Où te rends-tu ainsi de bon matin ? -Au boulot. -De si bonne heure ? -Oui, je dois assister à un séminaire. Salima la dévisage. Nawel avait les yeux cernés, et son air fatigué de lui plut pas. Elle ne s'était pas maquillée et n'avait même pas ajusté ses vêtements. -Tu es toute débraillée Nawel, je doute fort que tu te rendes à la rédaction. -Tu ne me crois pas ? Eh bien à ta guise, je ne vais pas me justifier devant toi, je n'ai aucun compte à te rendre ma chère sœur. Tu oublies que je suis ton aînée ! Salima recule d'un pas. Elle est déroutée par l'agression verbale de sa frangine. Les larmes aux yeux, elle ose tout de même lancer : -Je te faisais juste remarquer que tu n'es pas présentable comme à tes habitudes, Nawel. On dirait que quelque chose ne va pas chez toi. -Tout va bien Salima, je m'en vais travailler, voilà tout. -D'accord, d'accord, ne crie pas autant, tu vas finir par ameuter tout le quartier. -Eh bien cela t'apprendra à être aussi curieuse à mon égard. Sur ce, elle ouvrit toute grande la porte et sortit en la claquant violemment derrière elle. Il faisait froid et humide. La température avait baissé de plusieurs degrés. Nawel frissonne et se glisse dans son véhicule. Elle met le contact et attend que le moteur chauffe. La scène qu'elle venait d'avoir avec Salima avait aiguisé ses nerfs et son anxiété. Elle s'en voulut d'avoir ainsi réprimandé sa sœur qui, comme à ses habitudes, s'inquiétait pour elle. Mais c'était plus fort. Elle ne pouvait rester de marbre devant le regard inquisiteur qu'elle lui avait lancé et toutes ces questions auxquelles elle ne pouvait trouver une réponse logique. Elle se regarde dans le rétroviseur et se trouve bien moche. Son visage était boursouflé et très pâle. Les signes de sa mauvaise nuit et de son inquiétude étaient là. Où se rendait-elle donc ? Qui pouvait la rassurer sur le silence de Nabil ? Il était encore trop tôt, et son cabinet n'était surement pas encore ouvert. Elle desserre le frein à main et démarre à petite vitesse. N'aurait-il pas fallu attendre encore un peu avant de se ruer ainsi à l'extérieur sans but précis ? Soudain son portable se met à vibrer. Elle reconnut le numéro de Nabil et son cœur fait un bond dans sa poitrine. -Allo Nabil ? -Oui, Nawel, comment cela va-t-il ? -Très mal, tu m'as inquiétée. J'ai tenté de te joindre toute la nuit. Où étais-tu donc passé ? -Désolé pour l'inquiétude que j'ai pu te causer ma chère amie. Il se trouve que moi aussi j'ai passé une très mauvaise nuit. J'étais à l'hôpital. -À l'hôpital ? Tu es malade ? (À suivre) Y. H.