Résumé : Il était tard lorsque Nawel rentra enfin à la maison. Salima l'attendait sur son balcon. Une fois rentrée, elle est assaillie de questions ? Où était-elle passée... Et qui est cet homme qui la ramenait en pleine nuit ? Nawel comprend que sa sœur se faisait du souci à son sujet... Elle la rassure, et lui promet de tout lui raconter plus tard. Salima se demande si ce type avait de bonnes intentions ou était encore un don Juan qui faisait marcher les femmes et brisait les cœurs ? Nawel avait-elle tiré assez de leçons de sa triste expérience avec son ex-fiancé pour ne pas se faire encore avoir par un autre mec qui ne cherche peut-être qu'à la séduire ? Les questions se bousculaient dans sa tête... Elle se dirige vers sa chambre en se promettant de tirer les choses au clair dès le lendemain. Un pluie torrentielle s'abattit sur la ville... Il pleuvait depuis les premières heures du matin, et Nawel s'emmitoufla dans une petite écharpe avant de quitter la maison... On était au milieu de la matinée, et Nabil était venu la récupérer avec son véhicule. Elle s'empresse de descendre les escaliers et de sortir hâtivement de l'immeuble pour s'engouffrer dans la voiture. Ils se saluèrent, et il démarre : -Tu veux conduire ou te laisser conduire... ? -Eh bien, puisque tu es déjà au volant, continue jusqu'à ton cabinet. N'est-ce pas que tu vas au boulot ? -Bien sûr... Je suis même un peu en retard... -Désolée pour ce contretemps que je te provoque... -Tu n'as pas à l'être... Je voulais tellement te revoir ce matin... -Une petite curieuse comme moi ne doit pas autant te manquer, Nabil. -Eh bien c'est justement cette curiosité bien placée qui a fait que je sois pressé de te revoir...Je... je voulais juste te dire que le fait de te raconter mon passé m'a finalement fait beaucoup de bien... J'ai pu enfin me confier librement, sans honte et sans crainte, à quelqu'un qui me comprenait. Elle secoue la tête : -Je ne savais pas que tu refoulais autant de mauvais souvenirs... Je pensais que j'étais la seule à avoir affronté la traîtrise et la perfidie... -Alors tu vois bien que j'ai aussi vécu les affres de la lâcheté et de la trahison par la propre mère de mes enfants... Ils étaient arrivés au cabinet, et Nabil gare devant le trottoir avant de descendre : -Tu n'aimerais pas jeter un coup d'œil à mes bureaux... Nawel qui s'apprêtait à reprendre le volant secoue la tête : -Non... Pas aujourd'hui... J'ai un briefing dans quelques minutes... Une autre fois peut-être. -Alors quand nous reverrons-nous ? -Le week-end peut-être. Sans lui laisser le temps de riposter, elle démarre et se retrouve vite sur l'autoroute. Nabil demeure un moment perplexe. Nawel a parfois des réactions qui le surprennent. On dirait qu'elle le fuyait. Elle avait lancé hâtivement sa dernière phrase, et il n'avait pas eu le temps de placer un mot qu'elle n'était plus là. Il secoue la tête d'un air las, puis se rappelle qu'une longue journée de travail l'attendait lui aussi. Il rentre dans son bureau et allume son ordinateur. La secrétaire lui avait laissé du courrier et signalé des urgences. Il travaille un moment puis se lève... La tête lui tournait. Il avait envie d'un café et d'une cigarette... Nawel occupait ses pensées... Il n'arrivait pas à se concentrer... Etait-il réellement entiché au point de ne pas pouvoir se passer de sa présence ? Il demanda un café très fort, puis alluma une cigarette... Des nuages de fumée emplirent bientôt son bureau... Il ouvrit toute grande la fenêtre et jeta un coup d'œil dans la rue... Le quartier était calme, et à cette heure de la journée, la circulation était très réduite. Le téléphone se met à sonner... Le fixe de son bureau était relié au secrétariat, et au bout de la troisième sonnerie, sa secrétaire décroche. Elle appuie aussitôt sur la touche interne pour l'informer que la communication le concernait personnellement. C'était Nazim qui l'appelait...Cela fait deux jours qu'il ne s'était pas rendu chez sa mère, et ses enfants le lui reprochaient. Il trouve rapidement une excuse en relation avec son emploi du temps chargé et promet à son fils de passer à la maison en fin de journée... Il raccroche... Nazim avait appelé sur la ligne interne... Il ne voulait pas le déranger, car il savait qu'il était souvent très occupé à cette heure-ci... Il soupire... Ses enfants grandissaient. Et lui... ? Que deviendrait-il lorsqu'ils auront quitté le nid familial pour voler de leurs propres ailes ? S'il ne prenait pas les devants, il se retrouvera seul et abandonné de tous... Un frisson le secoue... La solitude est une vilaine compagne... Il vivra retiré et sans personne pour l'assister dans ses vieux jours... Le pire qui pourrait arriver à un humain à la fin de sa vie. Il passe une main dans ses cheveux et tente de chasser ses idées noires. Les affaires marchaient bien... Son personnel ne chômait pas, et sa réputation professionnelle était des plus enviables. Rien ne manquerait à son bonheur si son mariage n'avait pas foiré... Il secoue la tête et se rassoit devant son ordinateur... Une petite brise pénétrait par la fenêtre grande ouverte, et il se sentit un peu mieux. La vie cache des surprises... Parfois, il suffisait de peu pour que tout bascule. (À suivre) Y. H.