Du petit boulon de la quincaillerie aux deux produits stratégiques, à savoir le ciment et le rond à béton, en passant par le câble électrique ou encore la brique et le sable, tous les produits qui entrent dans la construction ont augmenté ces derniers jours, nous ont affirmé, hier, les responsables de la Confédération générale du patronat de Boumerdès (CGB). Selon le président de cette dernière, outre les produits habituellement touchés par les pénuries et les augmentations qui concernent les gros œuvres, c'est la première fois que le secteur du bâtiment connaît des augmentations vertigineuses sur les produits de quincaillerie qui incluent la partie dite du "second œuvre", tels que les produits d'électricité, d'étanchéité, de plomberie, d'isolation, etc. "Les prix de ces produits ont augmenté de 15 à 30%, alors que les deux produits stratégiques, qui sont le ciment et le rond à béton, ont augmenté sur le marché extérieur de 20 à 30%, soit entre 1 300 et 1 400 DA le quintal pour le ciment et 7 500 DA le quintal pour le rond à béton, alors que le sable de Boussaâda, très utilisé dans les chantiers du Centre, entre autres, est passé de 7 000 DA à 9 000 DA le camion de 3 tonnes. La brique est, quant à elle, passée de 22 da l'unité à 32 DA", explique encore le responsable de cette confédération. Cette nouvelle flambée des prix des matériaux de construction, qui n'a rien épargné, aura des incidences directes sur les différents projets de construction, notamment le logement dont le prix au mètre carré va augmenter de 30% environ. Ce qui risque de bloquer de nombreux programmes de logements, notamment les programmes publics LSP, LPA, AADL, qui ont été confiés déjà à des entreprises privées avec un marché public souvent ferme et ne tenant pas compte de ces majorations. Des augmentations qui inquiètent de nombreux autres entrepreneurs qui envisagent déjà de changer d'activité. "Nous sommes déjà bloqués par le problème de la main d'œuvre, mais avec ces augmentations, je préfère abandonner", affirme un opérateur qui réalise 100 logements LSP à Alger. Un autre entrepreneur, qui a soumissionné pour un projet de construction de 200 logements, dit qu'il va se désister, estimant qu'il lui sera impossible de le réaliser avec les nouveaux prix. Selon de nombreux professionnels, interrogés hier, le secteur du bâtiment risque de connaître sa plus grande crise depuis trente ans. M. T.