Pour le ministre, l'endroit est une zone d'habitation et n'est pas approprié à ce genre d'activité. Le marché de gros d'El-Semar sera bientôt délocalisé, a affirmé Bakhti Belaïb, ministre du Commerce, lors d'une rencontre organisée hier au siège de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCCA) à Alger. Le ministre a justifié cette décision par le fait que le lieu d'implantation actuelle du marché n'est pas approprié pour une activité de ce genre et que l'endroit est, par ailleurs, une zone d'habitation. "Les commerçants nous ont sollicités pour la délocalisation de l'actuel marché de gros d'El-Semar. Car, pour eux, l'exiguïté des lieux et la proximité des habitations rendent l'endroit difficilement accessible", a encore déclaré M. Belaïb. Et d'ajouter que le pays a besoin d'un marché de gros pour pouvoir réguler les prix et exercer le contrôle sur l'approvisionnement des produits de large consommation. "Nous nous sommes réunis avec les représentants des commerçants d'El-Semar pour discuter de la meilleure manière de réaliser ce projet de construction du nouveau marché de gros, du fait que l'actuelle structure ne répond pas aux normes en vigueur", a souligné le ministre. Cela, avant que M. Belaïb n'invite les commerçants à formuler leurs propositions relatives aux modalités de mise en œuvre du nouveau marché de gros. Prenant la parole, Lazri Omar, coordinateur du bureau de gros de Gué-de- Constantine, a indiqué que le problème actuel réside dans l'endroit où ils exercent. "Les lieux deviennent impraticables, les routes sont très étroites, une situation qui rend l'endroit inaccessible aussi bien pour les voitures que pour les camions. Ceci d'une part. D'autre part, il y a le prix de la location qui est trop élevé car il varie entre 100 000 et 400 000 DA le mois. Un local de 50 m2 est cédé entre 80 000 et 100 000 DA, et nous ne pouvons rien exposer à l'intérieur, c'est trop cher, et ça se répercute sur le citoyen", a expliqué M. Lazri. Concernant le projet en débat actuellement, M. Lazri estime que ce dernier date de 2005. "Ce n'est pas une nouvelle idée, nous avons fait la proposition aux autorités locales, aux autorités de wilaya, le ministère du Commerce et le ministère de l'Intérieur, mais nous n'avons pas eu de réponse", a-t-il précisé, avant de souhaiter voir l'espace alloué à ce nouveau marché dépasser les 40 hectares pour les 1 000 locaux prévus. À une question sur le lieu de l'implantation du futur marché, M. Lazri a mis en relief l'aspect de l'accessibilité aussi bien à la rocade sud qu'à l'autoroute Est-Ouest, afin de faciliter l'approvisionnement et gagner du temps dans les opérations commerciales entre les différents acteurs. Pour sa part, Salah Souilah, secrétaire général de l'UGCCA, a donné plus de détails sur le projet. Dans son intervention, il a fait savoir que la future structure qui abritera le marché de gros verra le jour dans 6 mois. Il a également ajouté que la réalisation du projet se fera par le biais d'un montage financier avec le concours d'une banque publique qui a déjà proposé ses services en plus des contributions des commerçants. M. Souilah a tenu à insister sur le respect des standards internationaux dans la réalisation du projet. Une fois opérationnelle, cette nouvelle structure contribuera à la lutte contre la fraude et la spéculation, conformément aux objectifs du gouvernement qui a déjà entamé le processus de régularisation du secteur avec la bancarisation de l'argent de l'informel et la construction de marchés de proximité. DJAZIA SAFTA