«200 des carreaux sur les 519 que compte le marché de Kharrouba sont détenus par des grossistes de Semmar» Dans l'objectif évident d'enlever à cette pratique tout caractère exceptionnel, Bakhti Belaïb a déclaré que «certains pays à l'aise financièrement y ont recours». «Quand un pays n'arrive pas à financer ses besoins, il est tout à fait normal qu'il recourt à des emprunts extérieurs.» C'est ce qu'a déclaré hier, dans la conférence de presse qu'il a animée au siège national de l'Ugcaa (Union générale des commerçants et artisans algériens) où il a pris part à une rencontre avec les grossistes du marché de gros de Semmar, dans la wilaya d'Alger, Bakhti Belaïb, ministre du Commerce. Il n'a pas manqué, en l'occasion, de préciser, dans une allusion à peine voilée à la Chine, que ce recours peut être d'autant plus salutaire qu'il se fait auprès d'un partenaire conciliant. En clair, disposé à accorder des prêts à des taux d'intérêt intéressants. Dans l'objectif évident d'enlever à cette pratique tout caractère exceptionnel, dans le sens où elle serait l'expression de difficultés financières avérées, le ministre a déclaré que «certains pays à l'aise financièrement y ont recours». Ce qui ne sera pas le cas de l'Algérie «dans le court terme», a-t-il ajouté. Une précision qui laisse grandes ouvertes les portes à un recours par notre pays à l'emprunt extérieur, mais dans un délai plus éloigné. Surtout que depuis la chute drastique et continue depuis plus d'une année et demie maintenant, du prix du pétrole, les réserves de changes de l'Algérie, naguère consistantes, ne cessent de fondre à un rythme que nombre d'observateurs jugent inquiétant. Dans la conférence de presse qu'il a animée conjointement avec Salah Souilah, secrétaire général de l'Ugcaa, Bakhti Belaïb a eu également à revenir sur le thème de la rencontre qu'il a eue avec les grossistes du marché de gros de Semmar; la demande de transfert dudit marché vers un site plus indiqué à l'exercice de leurs activités, à savoir. Et ce, pour déclarer que «celle-ci était légitime». Au vu, a-t-il précisé, «du site, un quartier essentiellement résidentiel, dans lequel il est implanté présentement, qui constitue une sérieuse entrave à tout développement de ses activités». C'est, à l'évidence, cette entrave qui a poussé le secrétaire général de l'Ugcaa à appuyer la demande des grossistes du marché de gros de Semmar et le ministre, à la considérer «légitime». Des positions qui découlent, comme ils l'ont d'ailleurs déclaré, de l'appréciation qu'ils ont «du rôle de la fonction de gros dans l'activité commerciale du pays et, partant, dans l'économie nationale». Cette communion de position a poussé le ministre à prendre l'engagement de se déplacer, dès la semaine prochaine, au marché de gros de Semmar. Et ce, dans le double objectif de prendre, de visu, connaissance de l'état des lieux et d'y poursuivre les discussions avec les concernés. «Des discussions, a-t-il néanmoins précisé, qui s'étaleront le temps qu'il faut pour discuter en profondeur des modalités du transfert envisagé.» Et à ce propos, aussi bien le secrétaire général de l'Ugcaa que Omar Lazri, coordinateur des grossistes du marché de gros de Semmar, ont fait part de la disponibilité de ces derniers «à contribuer financièrement à la construction du nouveau marché». Une disponibilité, chaleureusement saluée par le ministre, qui permettra, selon Salah Souilah, de hâter la réalisation de ce dernier: «Nous veillerons à ce que le nouveau marché soit édifié dans un délai n'excédant pas les deux mois», a, en effet, déclaré le secrétaire général de l'Ugcaa. Ce qui constituera, selon nombre de présents, une véritable prouesse compte tenu du fait qu'il est prévu qu'il accueille, sur les 40 ha d'assiette qui lui seront consacrés, 1000 grossistes. Soit 200 de plus que la capacité d'accueil de celui de Semmar. Ce n'est pas là les seuls points qui ont retenu l'attention du ministre et arraché son adhésion au projet défendu par les grossistes; un autre existe qui a trait aux activités qui y seront exercées. Ou, plus précisément, à une de ces activités qui sera liée à l'international: le nouveau marché servira, en effet, de plate-forme pour l'exportation de certains produits agricoles. Tous ces points-atouts n'ont pas réussi, toutefois, à arracher l'adhésion de certains grossistes. Ceux exerçant au marché de gros de Kharrouba, dans la wilaya de Boumerdès, un marché spécialisé depuis quelques années dans l'agroalimentaire. Membres de l'Ugcaa, comme les premiers, ils n'ont pas manqué de nous faire part de leur opposition à la réalisation du nouveau marché. Pour ces «opposants», elle n'est pas justifiée du tout. Et ce, dans la mesure où elle pourrait être remplacée par une simple extension de leur marché. Laquelle est d'autant plus possible «qu'une assiette de 20 ha, prévue à cet effet, jouxte celle de 18 ha, sur laquelle est construit le leur». Et là, il est utile de préciser que le marché Kharrouba, réalisé pourtant en 1999, n'est toujours pas opérationnel. «Il le sera dans les tout prochains jours», nous ont déclaré des membres de la section Ugcaa des lieux. Invités à nous préciser les raisons qui poussent les grossistes du marché de gros de Semmar à refuser la solution qu'ils préconisent, certains n'ont pas hésité à nous déclarer que «beaucoup parmi ces grossistes veulent gagner sur les deux tableaux». Plus explicites, les auteurs de ces propos ont ajouté que «200 des carreaux sur les 519 que compte le marché de Kharrouba sont détenus par des grossistes de Semmar...».