Abdelkader Bensalah et Amar Saïdani ont dénoncé cette loi qualifiée d'“inique” et demandé à la France “de reconnaître sa responsabilité dans les crimes commis contre les Algériens”. Le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Amar Saïdani, ainsi que le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, se sont succédé jeudi à la tribune lors de la clôture de la session de printemps pour répondre à la loi française du 23 février dernier portant sur la reconnaissance de la nation et la contribution nationale en faveur des Français rapatriés. “C'est au moment où nous nous attendions à des excuses officielles de la part de la France sur ses crimes commis contre notre peuple et les richesses de notre pays durant la période coloniale que nous avons été surpris par une loi inique émanant de ceux que l'on croyait parmi les défenseurs des droits de l'Homme”, a noté Saïdani dans l'entame de son intervention, tout en s'interrogeant sur les arrière-pensées d'une telle loi dans le contexte actuel. M. Bensalah indiquera, de son côté, qu' “on n'aurait pas été surpris si cette loi émanait de parties habituées à faire des déclarations racistes mêlées à une nostalgie coloniale (…), mais que cette loi émane d'une institution républicaine du rang du Parlement français, c'est ce qui accroît notre étonnement”. “C'est un antécédent grave et inadmissible”, observe-t-il tout en qualifiant le texte de “loi de la honte”, qui “veut blanchir l'image du colonialisme et lui donner un visage moderne”. “Qu'ils sachent que cette loi ne saura changer la vérité sur le colonialisme”, dira encore Bensalah, tout en notant que “les Algériens connaissent mieux que quiconque la pratique coloniale et ses crimes”. Pour le président de l'APN, “le système colonial en Algérie n'a pas de quoi se vanter et n'a joué aucun rôle positif. Tout ce qu'il a fait entre dans le cadre de son exploitation du peuple, de ses terres, de ses propriétés et de la mystification de son appartenance à la nation algérienne et à son identité, à sa culture et à ses traditions. Cela n'a aucun rapport avec la modernité et l'ouverture”. Expliquant qu'entre l'Algérie et la France, “nous nous attendions à franchir des pas dans l'édification de l'amitié et de la coopération”, ajoutera Bensalah. Le président du Sénat renchérit : “Nous nous sommes pris d'optimisme en écoutant les déclarations de certains officiels français qui ont dénoncé les crimes et les tortures coloniales et le réchauffement des relations entre les deux pays enregistré depuis une année et demie.” Cependant, relève-t-il, “nous avons été surpris d'entendre des voix s'élever pour s'étonner des propos du président de la République à l'occasion de la commémoration des massacres du 8 Mai 1945”. “Que des Français ou d'autres soient torturés par les nazis, cela est considéré comme un crime contre l'humanité, mais que la même chose ait lieu en Algérie, cela est considéré comme exagération !” fera-t-il observer. “Nous interpellons la France officielle à prendre une position courageuse devant l'histoire et à reconnaître au peuple algérien les injustices qu'il a subies durant la période coloniale en lui présentant des excuses publiques, pour démontrer ainsi sa bonne foi et sa volonté à asseoir une plate-forme d'amitié, de coopération et de partenariat”. Saïdani indiquera, de son côté qu' “il ne faut pas que la justice internationale ignore aujourd'hui les vérités sur les crimes du colonialisme en Algérie si cette justice refuse de se renier en mystifiant l'histoire du colonialisme à travers le monde”. Déclarations des ministres Ahmed Ouyahia, Chef du gouvernement : “La loi du 23 février constitue une provocation envers la mémoire de l'Algérie, ce que nous ne pouvons accepter de la part de partenaires avec qui nous avons établi des repères pour la construction d'un avenir commun”.”La dissolution des APC et APW aura indéniablement lieu, et la tenue d'élections partielles en Kabylie est une question de temps”. “Une loi de finances complémentaire sera examinée en Conseil de gouvernement mercredi prochain.” Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines “Les cadres de la Sonatrach n'ont pas été limogés. Ils ont seulement été suspendus, mais ils gardent leur travail et sont payés ; la justice suit son cours”. “Les prix du pétrole continueront à s'envoler et se situeront entre 50 et 60 dollars le baril durant les six mois à venir. Cette tendance à la hausse du prix du pétrole est expliquée par l'existence de problèmes politiques dans le monde qui influent sur le prix des hydrocarbures. “Le pétrole acheté est destiné au stockage”, dira le ministre expliquant que “nous n'avons pas un marché pétrolier mais plutôt un marché de stockage”. Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur “Les actuels codes communal et de wilaya ne permettent pas de procéder à la dissolution des APC et APW, d'où la nécessité de procéder à la révision des codes pour pouvoir dissoudre les assemblées locales élues”. “Le congrès tenu par une aile du mouvement de la réforme nationale de Djaballah n'est pas légal. La raison est que les participants à la rencontre n'ont pas réuni les deux tiers des membres de leur conseil consultatif”. Boubekeur Benbouzid, ministre de l'Education “Si des établissements scolaires continuent à gonfler les moyennes annuelles des élèves en sixième année primaire, nous serons obligés de rendre obligatoire l'examen de sixième pour accéder au cycle d'enseignement moyen.” NADIA MELLAL