«La France doit reconnaître au peuple algérien les injustices qu'il a subies durant la période coloniale en lui présentant des excuses publiques.» Les deux chambres du Parlement algérien ont dénoncé, jeudi à l'occasion de la clôture de la session de printemps du Parlement bicaméral, la loi du 23 février dernier, promulguée par l'Assemblée nationale française, qui glorifie l'acte colonial. Les déclarations ont été faites séparément par les présidents de l'APN et du Sénat respectivement, Amar Saïdani et Abdelkader Bensalah qui ont fustigé cette loi. Le premier l'a critiquée avec véhémence en jugeant qu'elle «heurte la conscience et les sentiments du peuple algérien et son attachement à la justice». «Les parlementaires algériens, a-t-il signifié, assurent que le colonialisme ne saurait être fier d'aucun rôle positif car ce qu'il a réalisé n'est, en fait, qu'un anéantissement de l'identité algérienne». Le président de l'Assemblée dans un discours exhaustif a présenté le bilan du programme de coopération et des échanges avec les parlementaires de nombreux pays qui ont abouti «à la signature de plusieurs accords de coopération et d'amitié dans le domaine législatif». Il a indiqué que «l'Algérie a constitué une commission parlementaire qui jouit de la qualité de membre à l'Assemblée parlementaire de l'OTAN, et ce, suite à une initiative lancée par l'APN, en coordination avec le Conseil de la nation et le ministère des Affaires étrangères». Amar Saïdani a qualifié la 46e session du conseil de l'Union parlementaire arabe (UPA) prévue les 11 et 12 juillet en cours, de «forum qui participe de la volonté de «renforcer la diplomatie parlementaire nationale et arabe». Le président de l'APN s'est dit satisfait de la coopération «étroite qui a de tout temps caractérisé les relations entre les deux chambres du Parlement». Pour être au diapason de la modernisation, le président de l'APN a affirmé que «l'institution a oeuvré pour la création de l'Institut de formation et d'études législatives visant à promouvoir le niveau académique et professionnel des fonctionnaires de l'APN». Comme à l'accoutumée dans pareille circonstance, Saïdani s'est longuement appesanti sur la situation politique et économique du pays. Il a évoqué le processus d'adhésion de l'Algérie à l'OMC qui selon lui «a atteint une étape avancée et entame la deuxième étape qui est l'élaboration du rapport final». En ajoutant que les députés «oeuvreront en toute responsabilité à l'adoption des mesures législatives devant être proposées par le gouvernement pour la mise en oeuvre de cet accord avec l'OMC». S'agissant de l'accord d'association euro-méditerranéenne entre l'Algérie, l'Union européenne et les pays membres, M.Saïdani a plaidé pour la mise en application de ce projet «ambitieux au centre de nos préoccupations en vue d'asseoir l'harmonie requise entre l'ensemble des partenaires politiques et consolider la cohésion nationale». L'amnistie générale et la réconciliation nationale ont été également évoquées dans le discours du président de l'APN qu'il assimile à «une démarche qui jouit de l'unanimité des forces politiques et mettra définitivement fin à la violence et favorisera l'instauration de la paix et la culture de tolérance et de pardon». Il a fait comprendre que «cet événement national majeur recevra tout le soutien des députés de l'APN pour sortir le pays de la spirale des épreuves qui n'a que trop duré». Il a en outre réitéré son soutien et celui des parlementaires aux «efforts du président de la République et ses homologues africains qui représenteront le contient africain au sommet du G8, en Ecosse, ajoutant que les parlementaires algériens estiment qu'il est du devoir des pays riches d'honorer leurs engagements en consacrant 0,7% de leur PIB à l'aide au développement». Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation, pour sa part, a estimé lors de la séance de clôture de la session du printemps du conseil «cette loi d' antécédent grave et de pas inadmissible d'autant qu'elle émane d'une institution républicaine du rang du Parlement français». Il a également appelé la France officielle à «une position courageuse devant l'Histoire et à reconnaître au peuple algérien les injustices qu'il a subies durant la période coloniale en lui présentant des excuses publiques, et démontrer ainsi sa bonne foi et sa volonté à asseoir une plate-forme d'amitié, de coopération et de partenariat». A souligner que la lois sur l'eau a été adoptée par le Sénat. L'adoption de quatre projets de loi a été reportée pour la session de septembre.