Un groupe de complices avait organisé une quête et amassé de grosses sommes d'argent pour aider les auteurs du crime à fuir et à quitter le territoire national afin d'échapper à la justice, révèle une source proche du dossier. L'affaire de l'incendie criminel qui a ciblé, mercredi dernier, un cabaret situé à l'intérieur du complexe touristique Azur Plage, à Zéralda, et dans lequel 7 personnes avaient péri et 20 autres blessées, vient de connaître son épilogue. L'enquête diligentée immédiatement après les faits a permis l'arrestation de 15 personnes, âgées entre 20 et 40 ans, originaires de Zéralda, Douéra, Gué-de-Constantine, Alger-Centre, Staouéli, Kouba et Aïn Naâdja, dont une jeune femme âgée de 26 ans, originaire, elle, de Draria. Ces faits étaient au menu de la conférence de presse, hier, à Palm Beach, du commandant de la compagnie de gendarmerie de Zéralda, Samir Mekharif. L'enquête menée par cette compagnie, en coordination avec toutes les unités du groupement d'Alger, a établi que les cinq principaux auteurs de l'incendie criminel ont mis le feu au cabaret dans un acte de vengeance. Une expédition punitive qui a fait suite à une bagarre qui les a opposés quelques instants auparavant aux sept personnes qui ont péri asphyxiées à l'intérieur du cabaret. En effet, les mis en cause, "vidés" des lieux après la bagarre, sont allés ameuter des complices avant de revenir se venger, armés de sabres, de couteaux et d'objets inflammables. Les autres individus, au nombre de huit, se sont alors occupés de leur transport, de leur hébergement et de leur nourriture, mais aussi de récolter de l'argent pour les aider à quitter le territoire national afin d'échapper à la justice. L'enquête révèle que de grosses sommes ont été amassées. Parmi les assaillants figurent des repris de justice, condamnés par le passé pour braquage, agression à main armée, vol caractérisé et trafic de stupéfiants. Au moment des arrestations, les gendarmes ont récupéré 16 téléphones portables, une dizaine d'armes blanches, des sommes d'argent, trois véhicules, une Seat Ibiza, une Renault Symbol, une Polo, et une moto mis à la disposition des criminels pour prendre la fuite. Selon notre source, l'exploitation des caméras de surveillance ainsi que les derniers appels émis et reçus sur les téléphones des trois premiers mis en cause identifiés, dont la jeune fille impliquée, ont permis à l'enquête d'avancer rapidement. Des réquisitions ont eu lieu sur ordre du procureur de la République près le tribunal de Chéraga afin de localiser le mouvement du reste des membres du réseau. Samedi dernier, alors que l'enquête connaissait une avancée notable, les gendarmes enquêteurs pistent les autres membres afin de déterminer leur nombre exact et leur lieu de refuge. C'est ainsi qu'un maillage sécuritaire a été déployé à travers une dizaine de localités du Grand-Alger et les gendarmes ont procédé aux perquisitions des domiciles des mis en cause, ce qui a conduit à leur arrestation. Présentés, hier après-midi, devant le procureur de la République près le tribunal de Chéraga, ils ont été placés sous mandat de dépôt pour association de malfaiteurs, incendie volontaire suivi de crime prémédité, non-assistance à personne en danger, non-dénonciation d'un crime et dissimulation de preuves, port d'armes prohibées et destruction de biens d'autrui. FARID BELGACEM