Le tribunal considérera que les trois accusés sont coupables des faits qui leur sont reprochés, prononçant des peines de 20 ans de réclusion criminelle. En juillet 2014, les services de police de Maghnia reçoivent un appel selon lequel une opération d'importation de drogue était en cours entre les localités de Zouia et Maghnia, près de la frontière marocaine, et la présence d'une Peugeot Expert devant contenir des produits stupéfiants. Se rendant sur les lieux et à la vue des policiers, le chauffeur jette les clés à terre et tente de prendre la fuite. Il sera très vite rattrapé. La perquisition du véhicule révélera la présence de près de 15 q de résine de cannabis. Devant le tribunal criminel d'Oran, C. Djamel, 32 ans, agriculteur et fils d'agriculteur, avoue avoir été attiré par le gain rapide. "Un certain Bouderbala Mohamed m'a demandé de convoyer la drogue de Zouia à Maghnia contre la somme de 200 000 DA. Je n'ai pas pu résister", a-t-il encore répété, alors qu'il répondait à des accusations de trafic de drogue. Les investigations lancées à la suite de cette saisie ne conduiront pas à Bouderbala qui s'est naturellement perdu dans la nature, mais mèneront à A. Djamel, 33 ans, également fellah et fils de fellah, dont la voiture se trouvait dans le garage du nommé Bouderbala. "Je l'avais prêtée à son frère qui en avait besoin pour un mariage. Je n'ai aucun lien avec un quelconque trafic", a-t-il tenté de soutenir devant la cour. Comme Ch. Djamel, il est également poursuivi pour les mêmes chefs d'inculpation et risque une lourde peine. Malgré leurs allégations, le ministère public réclamera la perpétuité, peine maximale prévue par la loi pour ce genre de crime. Pour la défense de Ch. Djamel, son client est, certes, coupable d'avoir transporté la drogue depuis Zouia, mais jamais il ne peut être accusé de l'avoir importée. Tandis que l'avocat de A. Djamel s'étonnera de l'incarcération, depuis un an et demi, de son client pour avoir prêté sa voiture à son ami, arguant qu'aucune preuve de sa culpabilité n'est apportée. Après délibérations, le tribunal considérera que les trois accusés sont coupables des faits qui leur sont reprochés, prononçant des peines de 20 ans de réclusion criminelle pour les deux prévenus et Mohamed Bouderbala à la perpétuité par contumace. S. Ould Ali